Cold Water [Feat Conrad Robson]

Assise au bord du lac, Judy avait retroussé sa robe jusqu'à en dénuder ses mollets. Elle laissait ses pieds barboter allègrement dans l'eau à la température assez basse. Elle se fichait bien d'attraper froid, à vrai dire elle n'avait même pas pensé à cette éventualité.

Après une journée entière de cours, et un cours de Prévention et Protection Magique qui avait frôlé la catastrophe, elle avait plus que besoin de se détendre. Ses camarades ne comprenaient sa réticence à user de la violence. A ne pas vouloir se protéger.

A ses yeux, la violence était une maladie contagieuse et ce n'était pas en répondant au feu par le feu que les choses allaient s'arranger.

Mais avait-elle seulement elle-même compris la situation dans laquelle le monde sorcier se trouvait en ce moment-même ? Peut-être que non. Assurément pas à vrai dire.

Elle se plaignait que les autres ne la comprennent pas mais n'avait pas l'air d'essayer de se mettre dans leurs bottes. Dans ses propres bottes à vrai dire, sa catégorie de sorciers étant après tout la plus menacée comme se tannait à le lui répéter son grand frère Julian.
Il espérait qu'elle grandisse un jour, qu'elle ouvre les yeux.

Son aveuglement la mènerait à sa perte autrement.

Mais elle était bien loin de tout ces soucis qui lui semblaient superflus.

Elle se contentait de caresser mollement la surface de l'eau, l'esprit ailleurs.
Concentré sur une personne en particulier. Une personne portant les dreads à la perfection. Elle se senti rougir comme une fillette. Après tout c'est ce qu'elle était, une fillette plus préoccupée par ses amourettes d'adolescentes que par sa sécurité.

Elle bailla soudainement et réussi à s’asperger le visage avec l'eau présente dans sa main en voulant positionner celle-ci devant sa bouche.
Elle rit de sa bêtise. A quoi cela aurait-il servi de pester ?

Puis elle sentit plus qu'elle ne vit quelqu'un arriver, se mouvoir jusqu'aux berges du lac. Comme par hasard il fallait que ce soit celui qui hantait ses pensées depuis sa première rentrée à Poudlard deux années auparavant.

"Hey !" le salua-t-elle tout en lui adressant un signe de la main.

On avait confié à Conrad la mission de surveiller le parc, et plus particulièrement le coin du lac noir. Étonnamment, aucun de ses collègues ne l'accompagnait. D'habitude, les préfets faisaient leur ronde par deux. Il haussa les épaules. Après tout ça lui laissait un peu de temps seul. Baguette à la main, il faisait des aller-retours le long de la berge de l'étendue d'eau. Il n'y avait pas grand monde. Les élèves devaient trouver le temps un peu frais pour une semaine de septembre.

Une petit vent s'empara de l'air ambiant et souffla. Le Poufsouffle resserra sur son cou son écharpe aux couleurs de sa maison. Il fit bien attention à ne pas cacher son insigne de préfet que les personnes, élèves ou personnel de l'école, devaient voir apparemment en permanence. C'est ce qui était écrit dans sa lettre. Sinon il ne pouvait agir pour faire régner l'ordre. En somme, s'il ne la portait pas, il était considéré comme tous les autres élèves et pouvait facilement être puni. Ce qui était d'un côté plus juste mais moins avantageux pour le garçon. Enfin, cela ne l'embêtait pas. De toute manière, il savait se montrer discret et faire ses coups en douce.

Il s'approcha un peu plus du rivage et distingua une jeune fille habillée d'une robe. Elle avait les cheveux châtain clair. Elle lui disait quelque chose. Où pouvait-il l'avoir bien rencontré ? Comme pour aider sa recherche, elle lui adressa la parole : //

- Hey !

Ah oui, ça y est. Il savait qui elle était. Une copine de sa soeur. Il l'avait déjà aperçue en compagnie de cette dernière une ou deux fois. Le jaune et noir avait une bonne mémoire visuelle ainsi qu'auditive. Très pratique pour apprendre les cours.

- Bonjour, répondit-il en regardant l'heure. C'est bientôt l'heure du repas, tu devrais peut-être y aller, non ?

Et voilà, ça c'était l'éternelle délicatesse de Conrad. Couper court à une conversation qui venait à peine de commencer. Il sourit pour montrer sa bienveillance, et se rattraper par la même occasion.

"Bonjour" répondit-il en regardant l'heure. "C'est bientôt l'heure du repas, tu devrais peut-être y aller, non ?"

Elle n'avait pas vu l'heure. Elle cru un instant l'avoir embêté avec sa tentative d'approche mais quand il lui sourit elle comprit que non.

"Ah euh, j'avais pas vu l'heure... Il est si tard que ça ?" demanda-t-elle alors.

C'est qu'elle n'avait pas envie de partir maintenant. Elle aimait bien cet endroit, c'était paisible. Elle avait besoin d'air frais, de décompresser. De musique aussi, surtout de musique. C'est dans ses moments-là que son père lui manquait. Il lui semblait que c'était la seule personne dont elle était vraiment proche. Elle était aussi proche de son frère, cela va sans dire, mais pas de la même façon voilà tout.

Elle était tête en l'air quand il avait la tête sur les épaules. Elle était légèrement je m'en foutiste quand il était rigoureux et assidus. Ils ne se ressemblaient, à vrai dire tout les opposait mais ils réussissaient à se comprendre malgré tout. Il la comprenait mieux que personne, si ce n'était son père.

Elle continua à faire tremper ses pieds dans l'eau, pensive. Puis elle fini par se rappeler de la présence du préfet, qui n'était pourtant pas si facile à oublier.

"Tu sais, tu devrais essayer. Ça détend, puis l'eau est bonne malgré les apparences." lui lança-t-elle tout sourire.

Même les préfets avaient le droit de se détendre de temps à autre. Mais elle se rappela qu'il était préfet avant tout et qu'il n'avait peut-être pas de temps à perdre.

"Je voulais pas paraître insolente, désolée. Si tu veux que je m'en aille alors je m'en irais."

Elle entama un mouvement pour sortir ses pieds de l'eau.

A la question de la jeune fille, Conrad haussa les épaules. Ils avaient encore une bonne quinzaine de minutes avant de devoir se rendre dans la grande salle pour aller dîner.

- Tu sais, tu devrais essayer. Ça détente, puis l'eau est bonne malgré les apparences. Je voulais pas paraître insolente, désolée. Si tu veux que je m'en aille alors je m'en irai.

- Pourquoi tu devrais t'en aller ? Je fais juste ma ronde.

En revanche, ce qui le détendait, lui, était le reggae. Et plus précisément Bob Marley. Ses chansons étaient ce qui le calmait le plus. Jouer de la guitare aussi, en fait. Pour ce qui était de se défouler, le quidditch arrivait en première position. Voler. Lancer des souafles. Et tout ce qui s'y apparentait.

Néanmoins, il suivit le conseil de la jeune fille. Il s'assit sur le bord du lac et enleva ses chaussures ainsi que ses chaussettes. Il releva sa robe de sorcier d'une dizaine de centimètres et plongea ses pieds dans l'eau. Elle était froide mais il n'en tenait pas compte.

Il leva la tête. Le soleil était encore là mais il y avait beaucoup de nuages que le vent ramenait. L'air était donc assez frais. C'était dommage que le temps soit déjà ainsi début septembre. Qu'est-ce que ce serait en octobre ou novembre ? Ils auraient de la pluie du matin au soir et du soir au matin.

Conrad se tourna vers l'élève.

- Tu es bien à Gryffondor, n'est-ce pas ?

"Pourquoi tu devrais t'en aller ? Je fais juste ma ronde."

A ces mots, elle arrêta son mouvement et reprit sa position initiale.
Elle le vit s'installer à son tour, et elle mentirait si elle disait ne pas avoir ressenti une pointe de fierté à ce moment-là.
Jamais elle n'avait eu de contact aussi prolongé avec le Poufsouffle. Et le fait qu'il s'installe désormais à côté d'elle signifiait que son temps avec lui allait se rallonger encore. Cela la rendait extatique.
Elle leva la tête en direction du ciel couvert et esquissa un sourire. Son coeur était rempli de joie.

"Tu es bien à Gryffondor, n'est-ce pas ?"

Il lui avait adressé la parole. L'esprit de la galloise c'était quelque peu égaré, elle revient alors sur terre.

"Ah euh oui, c'est bien ça." répondit-elle sans pouvoir s'empêcher de glousser.

A croire qu'elle se transformait en pintade. Elle se pinça discrètement la cuisse pour reprendre contenance.

"Et toi à Poufsouffle c'est bien ça ?" demanda-t-elle à son tour alors que la réponse était plus qu'évidente.

Non seulement il portait son insigne de préfet qui indiquait également les couleurs de sa maison mais en plus elle le savait déjà qu'il était à Poufsouffle. Seulement elle essayait de faire la conversation et n'avait pas grand chose à dire.

"Hum... Il fait pas très beau hein ?" fit-elle en retournant son attention vers le ciel couvert.

Elle aimait pourtant bien ce genre de temps, elle trouvait cela reposant. Bien plus qu'un soleil éclatant qui ne manquait pas d'aveugler et de faire attraper des coups de soleil.

- Et toi à Poufsouffle c'est bien ça ?

Conrad acquiesça. En même temps avec son écharpe et son insigne de préfet ce n'était pas très difficile à deviner.

- Hum... Il fait pas très beau hein ?

Le garçon sourit pour lui-même. Elle avait du mal à trouver un sujet de conversation. Il ne comprenait pas pourquoi les gens choisissaient instinctivement le temps dans ces cas-là. Il y avait d'autres thèmes bien plus intéressant que celui-ci comme le quidditch, les matières qu'ils étudiaient, la musique... Néanmoins, pour ne pas blesser la Gryffondor, il répondit :

- Non pas vraiment en effet... Ce serait plus sympa s'il n'y avait que le soleil.

Il n'aimait pas le temps nuageux et le vent trop fort. Il préférait quand il faisait un beau et un grand soleil, un ciel bleu et un air frais. Mais bon, il ne pouvait pas choisir après tout. Il aurait quand même aimé pouvoir ensorceler le ciel à sa guise comme celui de la Grande Salle.

- Et c'est quoi ton prénom au fait ? Je sais que tu es une amie de Zoey mais c'est tout...

Il chercha dans sa mémoire, peut-être qu'il avait déjà entendu comment elle s'appelait... Mais il ne lui semblait pas, il s'en souviendrait.

Malgré ses questions plus que bateau, le Poufsouffle lui avait répondu.

"Non pas vraiment en effet... Ce serait plus sympa s'il n'y avait que le soleil."

Elle n'était pas vraiment du même avis, encore une fois elle trouvait le temps couvert beaucoup plus sympathique mais elle ne voulait pas le contrarier alors elle hocha la tête. Peut-être trouvait-elle le beau temps trop niais à son goût, trop peu original. Il n'en est pas moins qu'elle trouvait qu'il y avait plus à aimer dans le mauvais temps. Elle espérait même qu'il pleuve. La pluie représentait à ses yeux un temps de renouveau, il permettait de tout effacer pour tout recommencer. Oui elle aimait la pluie, elle avait choisis le bon pays où voir le jour.

"Et c'est quoi ton prénom au fait ? Je sais que tu es une amie de Zoey mais c'est tout..."

Elle comprenait qu'il ne s'en souvienne pas, ce n'était pas comme pas comme si ils avaient déjà conversé auparavant. Ce qui n'était évidemment pas le cas. Judy connaissait son prénom à lui, mais les circonstances étaient différentes en ce qui la concernait. Elle s'intéressait de près au Poufsouffle après tout.

" Judy Henriksen, enchantée !" fit-elle en lui tendant une main pour qu'il la serre.

Peut-être s'était-elle légèrement emportée... Aussi ne lui laissa-t-elle même pas le temps de serrer la dite main avant de la retirer hâtivement.

"Désolé pour ça..."

Elle était rouge de honte, elle pouvait être courge des fois. La galloise ne savait pas comment agir avec un type qui lui plaisait, tout ça était nouveau pour elle. Elle avançait dans le noir.

Changer la conversation, il lui fallait absolument changer la conversation.

" Tu t'es inscrit dans l'équipe de Quidditch de ta maison cette année ?" demanda-t-elle avec une timidité qui la fit presque bégayer.

Elle savait pertinemment la réponse mais encore une fois, il lui paraissait plus poli de demander.

Judy Henriksen. Non ça ne lui disait rien en effet. Sa soeur lui parlait pourtant beaucoup de ses amis. Soit il n'avait pas retenu, soit elles étaient devenues copines depuis peu. Il vit à peine la main que la jeune fille lui tendait et qui s'était rétractée avant même de pouvoir réagir. Il était étonné, il n'avait pas pour habitude de serrer la main aux filles. La jeune fille avait l'air bien timide. Plus que lui, de toute évidence. Elle rougissait sans cesse comme si le garçon lui plaisait. La voix de Judy le sortit de ses pensées :

- Tu t'es inscrit dans l'équipe de Quidditch de ta maison cette année ?

- Oui je tente ma chance cette année !

Il ne savait pas trop quoi dire, ne connaissant pas la Gryffondor. Peut-être qu'elle aussi essayait d'être sélectionnée ? Si elle lui parlait de quidditch, il y avait sûrement une raison. Enfin, après, c'était quand même le sport sorcier le plus connu et tout le monde adorait - ou presque - le quidditch dans le château.

- Toi aussi ?

L'eau commençait à être vraiment froide. Conrad en retira donc ses pieds et les mit au soleil - ou du moins ce qu'il y en avait - pour tenter de les faire sécher. Il leva la tête vers le ciel. Les nuages s'assombrissaient. Il allait certainement pleuvoir. Une moue mécontente apparut sur le visage du Poufsouffle.

Ainsi il tentait bien sa chance cette année.
Heureusement pour elle, elle n'aurait pas eu l'air maline si elle était prise dans l'équipe et que lui ne tentait même pas d'entrer dans la sienne alors qu'il avait été sa principale motivation.

"Toi aussi ?"

Elle fut tentée de lui répondre qu'elle était d'autant plus motivée maintenant qu'elle savait qu'il allait tenter sa chance. Toutefois elle s'abstint. Et elle fit bien.

"Oui, je veux tenter d'être prise en tant que batteuse. On s'est beaucoup entraînée avec une amie." répondit-elle d'un air enjoué.

Il retira ses pieds de l'eau pour les exposer au soleil, ce que la jeune fille ne manqua pas de remarquer.

"Tu as froid ? Je comprend que tu puisses avoir froid cela dit. Je n'ai pas vraiment froid en ce qui me concerne mais c'est juste qu'une fois les pieds dans l'eau je me fais à la température en général." sortit-elle d'une traite.

Idiote ! Elle était devenue nerveuse d'un coup. Elle avait eu peur qu'il se sente insulté, diminué parce qu'elle osait sous-entendre qu'il puisse avoir froid. Elle ne le pensait pas susceptible mais cela ne l'empêchait pas d'appréhender. Elle sur-analysait tout lorsque cela concernait le jeune homme.

"Toi tu veux faire poursuiveur, c'est bien ça ?"

Changer de sujet, voilà ce qu'elle devait faire.

- Tu as froid ? Je comprend que tu puisses avoir froid cela dit. Je n'ai pas vraiment froid en ce qui me concerne mais c'est juste qu'une fois les pieds dans l'eau je me fais à la température en général.

Comme pour confirmer les dires de Judy, Conrad frissonna. Il resserra sa cape autour de lui. Il songea un instant à rentrer mais il ne voulait pas vexer la jeune fille qui était gentille avec lui. Il la rassura d'un sourire.

- Toi tu veux faire poursuiveur, c'est bien ça ?

- Yep, c'est bien ça ! Et toi quel poste ? Poursuiveur aussi ? Quoique attrapeur serait plus de ta carrure, est-ce que tu es habile ?

Le jeune homme ne voyait pas quel autre poste elle pouvait occuper. Frêle qu'elle était, elle n'aurait pas pu être gardienne. De toute façon, c'était leur capitaine qui l'était. Et batteuse. Arriverait-elle seulement à renvoyer un cognard ? Cela semblait impossible aux yeux de Conrad. Encore plus sur un adversaire. Poursuiveur pouvait encore passer, mais attrapeur était l'idéal. Elle se faufilerait partout où elle volait sans que ses adversaires l'aperçoivent. Finalement, le Poufsouffle la préférait poursuiveuse.

Il jeta un coup d'oeil à ses pieds, ils semblaient à peu près secs. Conrad remit ses chaussettes puis ses chaussures et remit bien en place sa robe. Il sentit alors une goutte de pluie tomber dans ses dreadlocks. Puis deux. Puis trois. Une averse se mit alors à tomber. Le garçon se couvrit les cheveux tant bien que mal à l'aide de son écharpe.

Il avait omit son commentaire sur le froid, elle l'en remerciait. Elle avait tout de même eu l’œil, il semblait avoir effectivement froid et ne tentait pas de cacher ses frissonnements. Il rebondit sur sa question suivante.

"Yep, c'est bien ça ! Et toi quel poste ? Poursuiveur aussi ? Quoique attrapeur serait plus de ta carrure, est-ce que tu es habile ?"

Tout le monde la pensait Poursuiveur voire attrapeur. Elle pouvait les comprendre cela dit. Il n'y avait que son frère qui pouvait savoir qu'elle était très habile une fois une batte en main. Il voyait au-delà de sa carrure, mais après tout il était son frère et la connaissait mieux que personne.

"Râté haha ! Je veux tenter le poste de batteuse, je me suis entraînée et puis c'est ce qui me botte le plus. Mais je comprend que tu n'ai même pas envisagé cette éventualité." fit-elle avec un sourire avenant.

Elle n'était pas vexée qu'on la voit comme une créature faible et fragile, elle comprenait. Cela dit, elle aurait aimé que les gens arrivent à voir au-delà des apparence pour une fois. Qu'on la voit pour ce qu'elle était et non pour ce à quoi elle ressemblait.
Mais ainsi va la vie.

Il se mit à pleuvoir comme pour lui changer les idées.

"Oui !" s'écria-t-elle sans s'en rendre compte.

Ce qu'elle pouvait aimer la pluie. Alors que son homologue Poufsouffle s'était rhabillé un peu plus tôt auparavant, Judy ne bougea pas d'un pouce. C'était son moment, le moment où la pluie allait la libérer de tout ses tourments pour ne laisser que les joies.
C'est ainsi qu'elle voyait la chose en tout cas.

"N'ai pas peur mon ami. Tu vas rater le meilleur si tu t'en vas maintenant !" lança-t-elle toute excitée.

Elle ne savait pas quand elle était devenu si familière ? Elle se le demandait, peut-être l'averse lui donnait-elle des ailes.

Tandis que la jeune fille semblait heureuse du temps qu'il faisait dorénavant, le garçon tentait tant bien que mal de se protéger de la pluie qui tombait. Il en était réduit à se couvrir de sa cape qui n'était pas vraiment absorbante.

- N'aie pas peur mon ami. Tu vas rater le meilleur si tu t'en vas maintenant !

S'en aller ? Oui c'était une bonne idée. Il ne voulait pas avoir l'air d'un hibou noyé en débarquant dans la grande salle. Ses dreadlocks étaient déjà humides et si elles finissaient trempées, il mettrait trente six ans à les sécher. Il se leva donc et se tourna vers Judy, qui souriait de toutes ses dents.

- Je suis désolé Judy, mais je vais rentrer. C'est bientôt l'heure de dîner de toute façon. Je te souhaite un bon appétit et à plus tard !

Il se dirigea d'un pas pressé vers le hall d'entrée qui semblait inaccessible à cause des ruisseaux qui se formaient grâce à la pluie. Il les évita en sautant par dessus eux et courut sur le reste du chemin en prenant bien soin de ne pas glisser et de se retrouver les quatre fers en l'air. Une fois dans le hall, il se retourna et contempla le parc. Il vit Judy au loin, qui avait l'air de danser.