Bal de la Rentrée [RP Élèves de Poudlard]

Vendredi soir, la semaine se terminait enfin. Pour Leo, elle avait été à l'image du premier cours, mais étrangement dénuée de la moindre retenue. Ce n'était que le début, peut-être que les professeurs s'en donneraient à cœur joie dès la semaine suivante. De toute façon, le Serdaigle n'était pas du genre à s'en faire pour quoi que ce soit. C'est pourquoi il avait la ferme intention, quelles qu'en soient les conséquences, de se rendre à la fête "illégale" organisée ce soir à la Cabane Hurlante. Tous ceux qui le connaissaient ou avaient déjà entendu parler de lui ne douteraient pas une seconde qu'il s'y rende. Ainsi, malgré le fait qu'il avait l'air bien installé au fond d'un fauteuil, plongé au milieu d'un livre au point de ne jamais en décrocher, il attendait patiemment. Le problème ? Visiblement, sa petite sœur Ellinor attendait la même chose. Et l'aîné fut le premier à craquer, quand la salle commune commençait à se vider peu à peu. Il poussa un soupir sonore et claqua son livre d'un coup, en se levant, regard plaignant en direction de la blondinette de onze ans, qui elle lui lançait des yeux accusateurs.

- Écoute, petite fouine, attaqua directement Leo, tu sais très bien où je vais, tu sais très bien que tu ne pourras rien dire qui m'en dissuaderait, et je sais très bien que tu vas sauter sur l'occasion pour envoyer un hibou délateur à ton grand-père. Mais si tu fais ça, sachant que les trois quart de l'école vont se trouver au même endroit que moi et que tout le monde saura que c'est grâce à toi que Maleko s'est incrusté à la fête, poses-toi la bonne question : es-tu prête à devenir la fille la plus haïe de tout Poudlard?

Ellinor soupira, en claquant son livre également, se levant et se dirigeant l'air hautain vers son frère.

- Je ne suis pas stupide ! Surtout que si tu avais été plus attentif, tu aurais compris que Ian y est déjà, à ta petite fête. Je vais faire pire que te dénoncer à Grand-Père !

Leo lâcha un rictus, mais n'eût pas le temps de continuer :

- Je vais venir avec toi ! annonça fièrement la gamine dont le sourire s'élargissait au fur et à mesure que le visage de son frère se décomposait. Oh, je sais bien que je t'empêcherais pas de faire tes stupidités habituelles, mais je suis sûre que tu réfléchiras à deux fois avant de faire pire.

L'écossais ne prit pas la peine de répondre. Il tourna des talons et sortit d'un pas vif, sa petite sœur trottinant gaiement derrière lui.

- Je sens qu'on va bien s'amuser, pas toi ?

- Tais-toi si tu veux pas m'aider à découvrir ce que ça donne si je mélange plusieurs sortilèges de style petrificus totalus, stupefix, bloclang et ou encore colloshoo. Et me tente pas à propos de la Glu Perpétuelle.

La fillette éclata de rire, mais préféra ne pas répondre. Quand Leo s'arrêta devant une armure, elle fit de même, étonnée. Ainsi découvrit-elle, au grand damne de son frère, son premier passage secret vers l'extérieur du château. Elle omit cependant de lui poser la moindre question, bien que sa tête devait en être pleine.

Une fois à la Cabane Hurlante, l'humeur du Serdaigle s'arrangea grandement. Il se mit à sourire, et même à rire, et à oublier - ou faire semblant - sa petite sœur. Au bout de quelques minutes, il réussit à convaincre quelques personnes d'augmenter le volume de la musique et s'élancer sur la piste de danse, Bièreaubeurre à la main, et petits fours dans la bouche.

Près de la porte, il aperçut un autre de ses amis, à qui il leva son verre en s'approchant.

- Hey, Conny ! T'as laissé ton insigne dans ton dortoir ? Comment s'est passée ta semaine, sinon ?

Depuis qu'il avait lu l'annonce à propos de cette fête sauvage organisée - sans doute par des élèves de dernière année - Macsen s'était réjoui à l'idée de passer une soirée tranquille. Il était certain que le plus grand nombre irait participer, lui laissant presque pour lui seul la salle commune.

Du moins, c'était sans compter sur son amie Zoey. Elle avait tellement insisté, surtout les deux derniers jours, que le Poufsouffle avait fini par céder et promettre de l'accompagner, pour le plus grand bonheur de la jeune fille. "Tu vas voir, on va s'éclater !" avait-elle affirmé. Ce à quoi, le Jaune et Noir avait répondu par un soupir en détournant les yeux.

Et l'heure était enfin arrivée. Pressée d'arriver avec les premiers, elle avait attendu son camarade devant l'entrée de sa salle commune, bien avant l'heure précisée. Elle avait bondi de joie en le voyant sortir comme convenu, lui montrant la robe rouge qu'elle avait revêtue pour l'occasion en tournant sur elle-même. Le teint de Macsen prit la même couleur ; heureusement que la faible lumière du sous-sol ne le laissa pas entrevoir. Le jeune garçon, lui, était habillé d'un costume moldu des plus classique, et avait même noué une cravate. Peu lui importait que les sorciers trouvent cela bizarre, lui, il était bien comme ça. Il s'habillerait même tous les jours ainsi s'il le pouvait !

Après être passés à la cuisine chercher de quoi nourrir tout un régiment, que les elfes de maison distribuèrent avec joie, les deux adolescents se dirigèrent le plus discrètement possible vers la sortie du château. Faisant mine de cheminer vers la volière, ils changèrent de direction au dernier moment afin d'emprunter l'un des passages secrets les plus connus de l'école : celui du saule cogneur.

La soirée débuta tranquillement, avec un peu de musique en fond sonore, rien de très puissant ni de très entraînant, ce n'était que le préambule. Ils aidèrent à finir d'installer çà et là les quelques meubles de la vieille masure, et peu à peu, au fur et à mesure de l'arrivée des uns et des autres, le volume du son augmenta, le style de musique évolua, et des rires s'élevèrent régulièrement au-dessus du brouhaha ambiant.

Bientôt, le frère de Zoey arriva lui aussi, ce qui commença par ne pas trop enchanter la Gryffondor. Mais celui-ci décida visiblement de mettre son rôle de grand-frère de côté pour la soirée, ce qui réjouit la jeune fille. Macsen, lui, eût un pincement au cœur en pensant au sien, mais fit taire ses idées noires, espérant pouvoir profiter un peu de la soirée - même si ce n'était pas son genre de participer à ce genre de fête.

Et puis, il a eu le nouvel ami de Conrad, ce MacLeod. Loin d'avoir le tempérament du Poufsouffle, ce dernier était au contraire très extraverti, et connu pour ses nombreuses frasques à faire pâlir le plus fainéant des concierges - ce que Sardick n'était pas. Macsen avait toujours eu la sensation étrange que ce garçon l'évitait, mais cela était sans doute dû à son imagination. Et même si c'était vrai, c'était plutôt une bonne nouvelle : être une cible de ce Serdaigle était toujours plus plaisant pour les autres que pour soi !

Le rouquin décida enfin de ne pas prêter plus d'attention que cela aux autres personnes présentes (tant qu'il ne s'agissait que d'élèves!) et proposa, non sans bafouiller, à sa cavalière de l'accompagner sur la piste de danse.

Leo prit volontiers la tartelette que lui tendait Conrad, en le remerciant et éclatant de rire à sa question.

- Ce que je fais ici ? Oh, bah comme tout le monde j'imagine ! J'ai quelque chose à fêter en plus ! Il s'est passé une semaine sans que je me prenne aucune retenue ! C'est un exploit digne de de la salle des Trophées ! Enfin ceci dit, la semaine est pas encore terminée...!

Le Serdaigle engloutit la mignardise en riant de nouveau et en enchaînant, se pendant vers l'oreille du préfet et en parlant un peu plus fort pour se faire entendre malgré la musique et les autres conversations alentour.

- D'ailleurs faudra qu'on voit pour le courrier dont je t'ai parlé ! Je suis allé demander deux-trois trucs à Akadios, je crois qu'il hésitait entre m'avadakedavriser de ne pas avoir écouté ses cours de l'année dernière ou me féliciter pour l'intérêt soudain que je portais à sa matière...

Attrapant un plateau entier de petits fours, le blondinet le plaça entre lui et son interlocuteur pour qu'ils puissent se servir à souhait. Après en avoir dévoré quelques uns, il releva la tête pour écouter la musique qui passait et sourit au Poufsouffle.

- Oh j'adore cette chanson ! Tu viens danser ? Tiens, d'ailleurs en parlant de musique, tu pense qu'on pourrait faire passer le truc que t'écoutais cet été, là... Bob Merlin ou un truc comme ça ! C'était chouette. Et ce qu'écoutait ton père aussi c'était sympa, je sais plus comment ça s'appelait... les Vers de Terre peut-être ?

Reposant le plateau vidé des trois-quart de son contenu dans les mains de la première personne qu'il croisa, Leo entraîna Conrad au milieu de la pièce, sur ce qui ressemblait plus ou moins à une piste de danse.

Après quelques chansons plus ou moins déchaînées, la soif ne tarda pas à gagner Leo. Son regard partit alors en direction des tables où trônaient boissons et nourriture, quand quelque chose de mal déguisé retint plus particulièrement son attention. Il tira la manche de son camarade, après avoir vérifié que son petit frère et sa petite sœur n'était pas dans les parages.

- Hey, Conny... C'est pas du Whisky Pur-Feu, ça par hasard ? Ses yeux s'illuminèrent et son sourire s'élargit. Je me suis toujours demandé quel effet ça faisait ! Les alcools de mon grand-père sont gardés par tellement de sortilèges que j'ai jamais réussi à ouvrir la porte... mais là...

Toujours tourné vers Conrad, le Serdaigle dansait tout en marchant à reculons pour atteindre le coin de la table où attendait la boisson, tout en faisant des signes d'encouragement au préfet pour qu'il le suive. Arrivé au bout de quelques pas, il se retourna et tendit la main pour prendre un verre et attraper la bouteille. Un élève de dernière année surgit alors de l'autre côté de la table.

- Hey, ôte tes serres de là, petit gars. C'est de la boisson d'homme, ça.

- J'ai l'avantage génétique, annonça fièrement le Bleu et Bronze sans se démonter. Cent pourcent pur et écossais. C'est pas un petit...

Leo se pencha pour lire l'étiquette de la bouteille qui avait été enchantée pour paraître être autre chose, et éclata de rire.

- Ah, oui, quand même ! Ouais, le jus de pomoirange, je vois pas ce que ça pourrait me faire de mal !

Se redressant, il tendit son verre à l'élève visiblement peu décidé à le servir ni à le laisser se servir lui-même.

- T'as quel âge ? finit-il par demander en le jaugeant des pieds à la tête.

- Oh, tu sais, l'âge est relatif. Je suis Serdaigle, et vu notre sagesse, tu peux multiplier par deux ! Ou sinon, tu peux décider d'aller faire un petit tour de l'autre côté de la salle. Aller, s'il te plaît, sois cool ! Après tout, on n'a déjà pas le droit d'être ici à la base, alors... on est plus à ça près.

Le septième année soupira, et décida finalement de détourner les yeux. D'un geste vif, Leo s'empara d'une bouteille, qu'il glissa discrètement derrière lui à l'intention de Robson, puis il en attrapa une autre, cette fois moins discrètement, pour l'ouvrir et remplir deux verres. Il en tendit un à Conrad, et leva l'autre en direction du garde-whisky.

- Merci vieux ! Passe une bonne soirée !

Le blondinet s'éloigna ensuite, emportant le Poufsouffle avec lui, pour lui glisser un dernier mot à l'oreille, assorti d'un clin d'oeil et d'un sourire rayonnant.

- On fait le tour du proprio ?

Leo et Conrad avaient commencé par terminer leurs verres avant d'ouvrir la bouteille, et de la descendre à une vitesse alarmante. Le premier n'était pas écossais pour rien ! Quant au second, c'était à se demander s'il n'avait pas déjà de l'entraînement. Enfin... Entraînement ou pas, il a quand même cru à un moment pouvoir s'échapper par la fenêtre. Heureusement que, juste à temps, le quatrième année l'en dissuada. Les raisons n'étaient pas pour autant les meilleures : il tenait absolument à lui faire pousser des ailes avant de tenter l'expérience. L'alcool aidant, le baragouinage de l'écossais devait être si accentué que le préfet ne comprit rien et partit dans une autre direction. Le Serdaigle suivit, puis ils tombèrent sur la sœur de Conrad. Juste après, une autre Gryffondor arriva, mais Leo l'ignora totalement, admirant la scène d'amour fraternel.

- Oooooh c'est tellement mignoooon ! Ca me donne tellement envie de faire un câlin à ma petite sœur chérie !

Jetant des coup d’œil furtifs autour de lui, presque alarmé, l'écossais cherchait sa sœur avec un air désespéré. Ne la trouvant pas, il se mit à hurler une plainte digne d'un loup esseulé au milieu de la montagne.

- Liiiiiin ! Ma Linouneeeeette où t'eeeees !

Rouge de honte et de fureur, la gamine ne tarda pas à pointer le bout de son nez, fulminant de rage.

- Non mais ça va pas Leo, qu'est-ce qui te prends tout d'un coup !

- Soeureeeeette d'amouuuur s'écria-t-il en approchant d'elle, bras ouverts pour l'enlacer tendrement. Je sais que je te le dis pas assez souvent mais je t'aime teeeellement ma petite sœur d'amour !

Le repoussant avec dégoût, la blondinette fit une grimace et se retint de lui mettre une gifle.

- Tu empestes l'alcool !

- Ouiiii c'est du Whisky Pur-Feu ! annonça Leo en brandissant fièrement ce qu'il restait de la bouteille. T'en veux, dis ? J'dirais rien à Grand-Père, c'est promis... ajouta-t-il dans ce qui était supposé être un chuchotement, un doigt posé sur ses lèvres.

- Leo James MacLeod, tu es la honte de la famille... se désespéra la plus jeune, essayant de chercher du soutient de la part des autres personnes présentes.

Malheureusement, le préfet de Poufsouffle était également aussi cuit que l'épouvantard d'un tavernier. Parmi les autres personnes se trouvaient trois élèves de troisième année, deux filles de Gryffondor et un garçon de Poufsouffle, que la blondinette ne connaissait pas encore. Le rouquin lui rappelait cependant quelque chose, il était écossais lui aussi, mais il se faisait discret, presque effacé.

Soudain Ellinor sursauta, n'en croyant pas ses yeux : son frère aîné venait de laisser tomber son verre, et à voir son visage, il était prêt à éclater en sanglots. Ce qu'il fit d'ailleurs moins d'une seconde plus tard.

- Pourquoi tu me déteeeeeeeste ?

De plus en plus désespérée, mais gênée tant par le comportement de son frère que par sa réaction, elle se résigna à le prendre dans les bras, profitant de l'occasion pour lui subtiliser la bouteille.

- Mais non, je te déteste pas... T'es juste un gros crétin !

Se remettant de son malheur aussi vite qu'il était arrivé, Leo se redressa tout sourire, ne réalisant pas qu'il venait de perdre sa nouvelle meilleure amie la bouteille.

- Ouiii super ! C'est ma petite sœur à moi ! Il l'embrassa à nouveau (ce qui la fit reculer ensuite d'au moins trois pas), puis se retourna vers Conrad. T'as vu mon Conny d'amour, ma sœur elle m'aiiiiime ! C'est la plus chouette des p'tites sœurs du monde !

Secouant la tête, la petite écossaise soupira, et tendit la bouteille à une Rouge et Or avant de s'éloigner.

Leo, qui commençait à avoir du mal à tenir debout, s'assit en tailleur devant les escaliers, la mine boudeuse coincée entre ses mains, les coudes sur les genoux. Il venait d'être laissé en palan par sa petite sœur, puis par son camarade partit danser avec une Gryffondor.

Le Serdaigle resta planté là, le regard vide, philosophant sur le reste du monde - du moins, autant qu'on puisse le faire dans un état d'ébriété avancé. Puis, Conrad revenant auprès de lui, il se remit debout dans bien que mal, retrouvant son air enjoué naturel. Pour consoler le préfet malheureux d'avoir abandonné son ami, le blondinet le serra dans les bras.

- Mon Connyyyyy comment je pourrais t'en vouloir ! T'es mon copaiiiiin bien-sûr que j't'aiiiime.

Puis, la panique les gagna : la bouteille avait disparue ! L'écossais se lamentait de manière affligeante tandis que le préfet retrouvait l'objet perdu tant convoité. Mais il fut traîné à l'écart. Pire encore, quelques instants plus tard, la bouteille en main, la jeune fille qui l'avait récupérée trébucha.

- Naaaooooooonnnnnnnn !

D'un geste pathétiquement héroïque digne d'un effet ralenti d'un film d'action moldu, Leo se jeta au sol et attrapa la bouteille après s'être lamentablement écroulé, tombant à cause d'une planche qui céda sous son poids, et se prenant les pieds dans sa robe. Il faillit se rompre le cou, tout en se cognant violemment la tête, mais n'en eût que faire : il avait la bouteille en mains, et la souleva comme un trophée.

- Ouiiii ! Regarde Conny, je l'ai !

Ne se souciant pas plus de sa robe déchirée et de son front ensanglanté que de l'état de la jeune Gryffondor, Leo se redressa fièrement, embrassant la bouteille, puis en but quelques gorgées à même le goulot avant de la tendre à Conrad.

Cette fête était une mauvaise idée. Il le savait ! Andrew Home n'était pas du genre à apprécier les fêtes quand celles-ci avaient lieu avant le Quidditch. Les seules qui selon lui méritaient d'être arrosées étaient celles ayant pour but de célébrer la victoire de leur équipe. Voyant donc l'état de deux de ses collègues sportives, il soupira, frottant sa main sur son front tant il était dépité.

- Ce sera de l'eau pour vous deux ! Non mais vous vous rendez-compte à quel point vous êtes inconscientes ! Les sélections de Quidditch sont demain matin ! Vous allez être bien sur vos balais, tiens ! Vous serez capables de me différencier un Souafle d'un Cognard au moins ?

La colère aidant, l'accent de l'écossais était si prononcé qu'il n'était pas certain d'avoir été compris. Ajouté leur taux d’alcoolémie à cela...

- Si vous voulez vous amuser, vous gênez pas ! Mais voilà pour vous ! Rien d'autre !

Enfournant dans la main de chacune de ses deux camarades un bon vrai et frais jus de citrouille, Andy appuya son geste d'un regard éloquent ne laissant planer aucun doute sur son état d'esprit : l'attitude des deux joueuses le décevait beaucoup.

- Vous avez intérêt à gérer demain, sinon je vais vous faire faire des tractions sur balai jusqu'à que vous ayez une carrure d'homme ! Non mais franchement...!

Les deux jeunes gens, plus qu'éméchés, ne firent ni l'un ni l'autre attention aux blessures de Leo. En moins de temps qu'il ne faut pour dire Quidditch, ils étaient repartis dans la débandade. L'écossais chevauchait l'hippogriffe de préfet, qui, courant dans toute la cabane, répandait du même temps les gouttelettes de sang qui s'écoulaient de la blessure au front de son cavalier.

Descendu pour laisser Conrad draguer un peu, le Serdaigle reprit son souffle, et en profita pour se servir, directement dans les mains d'un élève plus jeune qui passait par là, un verre de jus de citrouille qu'il vida d'une traite, avant de le rendre au pauvre garçon qui se contenta de le fixer de son regard ahuri. Après quoi, le Jaune et Noir, rabiboché avec sa collègue et fier d'avoir obtenu un baiser, eût un regain d'énergie et proposa un vol à dos de dragon au quatrième année. Ce qu'il accepta aussitôt, avant de se ressaisir.

- Hey ! Mais ! J'ai oublié de saluer mon hippogriffe, j'ai pas envie de mourir moi !

Leo s'inclina, à moitié titubant et se redressa, inquiet de savoir si cela avait été suffisant pour sa monture. Comme il apparut que cela le fut, il s'en réjouit et sauta de nouveau sur le dos du Poufsouffle.

- Aller voooole dragon, vooooole !

Après quelques tours supplémentaires, Conrad s'arrêta, essoufflé. Pas moins fatigué, Leo s'étendit à même le sol, allongé les bras en croix.

- Oooooh le plafond il touuuurne ! C'est teellement choueeette... On dirait que ça... enfin ça...

"...ça endort". Ce qu'aurait dit le blondinet s'il ne s'était pas effectivement endormi avant la fin de sa phrase. Comme une vieille descente de lit en peau de centaure.