Articles du Hibou voyageur
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Articles du Hibou voyageur
1er septembre 1970
Un ministre trop invasif
"Le droit à l'intimité de la vie privée fait partie des droits civils. Les composantes de la vie privée n'ont pas fait l'objet d'une définition ou d'une énumération limitative afin d'éviter de limiter la protection aux seules prévisions légales". Est-il réellement nécessaire de rappeler au ministre Rowntree l'article 43.2 du Code International du Secret Magique ? Le brave homme semble pourtant en avoir oublié les termes.
Lors de son allocution à l'atrium du Ministère de la Magie, Denzil Rowntree se voulait rassurant. En rassemblant les parents d'élèves et la communauté magique en ce jour de la rentrée scolaire, il a souhaité s'adresser au plus grand nombre, mais à quoi bon si c'est pour ne dire que la moitié de la vérité ? Le hibou voyageur est là pour vous dévoiler la face caché du discours politique.
En commençant son allocution aussi solennellement qu'hypocritement, Denzil Rowntree assure ses arrières. L'ancien médecin, proche du peuple, soigne son image et déblatère pendant de longues minutes. Dégradation de la situation, disparitions, actes de malveillance : rien de nouveau sous le soleil. Puis il joue la carte du père attentionné, touchant la sensibilité des parents présents dans la salle : nous ne voulons pas ce monde pour nos enfants, il faut les élever différemment. Mais bien entendu, nous ne voulons de ce monde pour personne. Vient enfin le moment tant attendu des mesures à prendre, des grandes résolutions. Autrement dit le seul moment du discours qui aurait dû se révéler intéressant. Et c'est sous les cris de colère du peuple tout entier qu'il annonce la création d'une brigade de Police Magique "entièrement dédiée à la détection des sortilèges interdits ou impardonnables", qui sera déployée au Ministère, à Sainte Mangouste ou encore au Musée de la Magie. De plus, il prévoit un doublement des effectifs des Aurors d'ici les prochains jours.
C'est donc à cela que devra ressembler notre vie, et celle de nos enfants ? Nous faire arrêter et fouiller à l'entrée du Ministère, de l'hôpital ou du Musée ? Nous faire suspecter par les Aurors, au hasard, à la tête du client ? Si vous voulez déployer des brigades dans les lieux à hauts risques magiques, pourquoi ne pas en déployer devant nos portes, dans nos foyers ? La supposée protection des concitoyens prendrait-elle le pas sur leurs libertés fondamentales définies dans le Code International du Secret Magique ? Ce sont les questions auxquelles le Ministre a été incapable de répondre, si ce n'est par la confirmation qu'il était "normal de repousser les limites de la sécurité". Mais jusqu'où ira-t-il ?
Pour en savoir plus, Le hibou voyageur a interrogé le secrétaire général du Ministre, monsieur Elias Thompson, qui a tenu un discours plutôt inquiétant. D'après lui, le Ministre, "est fortement influencé par son goût pour la médicomagie et par son précédent emploi, et a conservé la fâcheuse manie de vouloir soigner tout et tout le monde". Mais voilà une grande nouvelle pour vous monsieur Rowntree : le Monde ne se soigne pas. Tous les maux dont il souffre ne feront que vous étouffer plus encore, tout comme vous étouffez nos libertés.
Les grands philosophes moldus l'ont pourtant exprimé avec plus de justesse que n'importe lequel d'entre nous "La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres". Et Monsieur le ministre ne semble pas voir la limite de sa propre liberté. Serait-ce le pouvoir qui lui monte à la tête ? Prendre la liberté d'entraver les nôtres, c'est typiquement ce dont il est capable d'après Monsieur Thompson, "sans mauvaises intentions" bien évidemment.
Les intentions ne sont peut-être pas mauvaises, mais l'action politique, elle, l'est.
Lors de son allocution à l'atrium du Ministère de la Magie, Denzil Rowntree se voulait rassurant. En rassemblant les parents d'élèves et la communauté magique en ce jour de la rentrée scolaire, il a souhaité s'adresser au plus grand nombre, mais à quoi bon si c'est pour ne dire que la moitié de la vérité ? Le hibou voyageur est là pour vous dévoiler la face caché du discours politique.
En commençant son allocution aussi solennellement qu'hypocritement, Denzil Rowntree assure ses arrières. L'ancien médecin, proche du peuple, soigne son image et déblatère pendant de longues minutes. Dégradation de la situation, disparitions, actes de malveillance : rien de nouveau sous le soleil. Puis il joue la carte du père attentionné, touchant la sensibilité des parents présents dans la salle : nous ne voulons pas ce monde pour nos enfants, il faut les élever différemment. Mais bien entendu, nous ne voulons de ce monde pour personne. Vient enfin le moment tant attendu des mesures à prendre, des grandes résolutions. Autrement dit le seul moment du discours qui aurait dû se révéler intéressant. Et c'est sous les cris de colère du peuple tout entier qu'il annonce la création d'une brigade de Police Magique "entièrement dédiée à la détection des sortilèges interdits ou impardonnables", qui sera déployée au Ministère, à Sainte Mangouste ou encore au Musée de la Magie. De plus, il prévoit un doublement des effectifs des Aurors d'ici les prochains jours.
C'est donc à cela que devra ressembler notre vie, et celle de nos enfants ? Nous faire arrêter et fouiller à l'entrée du Ministère, de l'hôpital ou du Musée ? Nous faire suspecter par les Aurors, au hasard, à la tête du client ? Si vous voulez déployer des brigades dans les lieux à hauts risques magiques, pourquoi ne pas en déployer devant nos portes, dans nos foyers ? La supposée protection des concitoyens prendrait-elle le pas sur leurs libertés fondamentales définies dans le Code International du Secret Magique ? Ce sont les questions auxquelles le Ministre a été incapable de répondre, si ce n'est par la confirmation qu'il était "normal de repousser les limites de la sécurité". Mais jusqu'où ira-t-il ?
Pour en savoir plus, Le hibou voyageur a interrogé le secrétaire général du Ministre, monsieur Elias Thompson, qui a tenu un discours plutôt inquiétant. D'après lui, le Ministre, "est fortement influencé par son goût pour la médicomagie et par son précédent emploi, et a conservé la fâcheuse manie de vouloir soigner tout et tout le monde". Mais voilà une grande nouvelle pour vous monsieur Rowntree : le Monde ne se soigne pas. Tous les maux dont il souffre ne feront que vous étouffer plus encore, tout comme vous étouffez nos libertés.
Les grands philosophes moldus l'ont pourtant exprimé avec plus de justesse que n'importe lequel d'entre nous "La liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres". Et Monsieur le ministre ne semble pas voir la limite de sa propre liberté. Serait-ce le pouvoir qui lui monte à la tête ? Prendre la liberté d'entraver les nôtres, c'est typiquement ce dont il est capable d'après Monsieur Thompson, "sans mauvaises intentions" bien évidemment.
Les intentions ne sont peut-être pas mauvaises, mais l'action politique, elle, l'est.
Ann Czajkowski,
rédactrice en chef
rédactrice en chef
Re: Articles du Hibou voyageur
3 septembre 1970
La vérité sur les maisons de Poudlard
Serpentard, Poufsouffle, Serdaigle et Gryffondor. L’une d’elle vous a accompagné pendant toute votre scolarité, et vous accompagne peut-être encore. Elle a été votre maison, votre deuxième famille, vous avez porté ses couleurs, scandé ses devises. Vous l’avez soutenu avec ferveur durant des matchs acharnés de Quidditch. En vert et argent vous avez adoré taquiner les jeunes gryffons sur leur prétendu courage. En sage aiglon vous avez parfois pris de haut ce brave Poufsouffle un peu maladroit. Que vous ayez cru dur comme fer aux clichés transportés par les maisons ou que vous n’en ayez subi qu’une influence inconsciente, il faut admettre que leur rôle est complexe et leurs conséquences plus encore. En cette période de rentrée scolaire, il est donc temps de se poser les bonnes questions. Mêlant influence familiale, héritage social, libre arbitre de l’élève, que valent vraiment les quatre maisons de Poudlard ?
Au départ du Poudlard Express, les élèves se bousculent. Première année en extase, quatrième année en groupes d’amis, septième année en nonchalant habitué. Pour certains, ce sera l’année des BUSES, pour d’autres simplement une année de choix d’options. C’est le cas de Leo MacLeod, jeune Serdaigle, qui, comme beaucoup de ses camarades, a cette année choisi l’étude des moldus et l’étude des runes. Pour ne citer que deux des cours sélectionnés par le jeune élève, ils n’en sont pas moins représentatifs d’une tradition propre à la maison des aigles. Là où les Gryffondor favorisent l’étude des créatures magiques, Leo sera l’un des rares bleu et argent à suivre cette option, tandis qu’il se retrouvera noyé dans la masse de Serdaigle à avoir choisi l’étude des runes. Les Serpentards, plutôt portés sur la magie expérimentale, ne seront que 11 cette année à étudier la médicomagie, contrairement aux quelques 50 Poufsouffle à avoir validé cette option l’année passée.
Mais ces tendances ne se retrouvent pas seulement dans le choix des matières, mais également dans le nombre d’options sélectionnées par les élèves, dans leur taux de réussite en fonction des cours, et dans bien d’autres aspects qui régissent la vie de l’école. Il ne faut cependant pas s’y tromper : ce n’est pas parce que les Serdaigle possèdent un pourcentage de réussite aux examens sensiblement plus élevé que les autres maisons qu’il faut plonger tête baissée dans le stéréotype du petit aiglon à lunettes le nez constamment dans ses bouquins. Et ce n’est pas non plus parce que les parents sont des sang-purs et fervents conservateurs que leur progéniture se retrouvera à Serpentard alors qu’il ne partage en rien l’avis de sa famille. Pour illustrer toute la complexité de la répartition, nous avons interviewé M. Decimus Maleko, directeur de Poudlard.
Monsieur Maleko, avant d’aborder le sujet de la répartition à proprement parler, pensez-vous que des enfants qui ont une tradition familiale assez particulière, relativement conservatrice, ont une chance de se détacher de leur éducation en entrant à Poudlard, ou ne perpètrent-ils pas ce qu’ils ont appris dans la sphère privée ?
Je n’irais pas jusqu’à parler d’évolution sociale, mais certains élèves peuvent connaître une émancipation par rapport à l’éducation reçue à la maison. Prenons l’exemple du jeune Leo, nous connaissons tous l’influence de la famille Finley au Ministère, et le poste bien placé qu’avait le père. Et il y a des chances que les trois enfants suivent leurs traces, du moins si cela les intéresse. Je n'en suis pas vraiment sûr au sujet de Leo, il est très indépendant. Comme vous pouvez le deviner, ils reçoivent une éducation stricte et traditionnelle, et de ce point de vue, je crois que Poudlard joue son rôle avec ce garçon, lui permettant de se libérer un peu sans pour autant pouvoir dépasser les limites.
Et pour les élèves qui ne connaîtraient pas cette émancipation par exemple, pensez-vous que les opinions de leurs parents sur les conflits actuels puissent affecter l’école ?
J'ai en effet bien peur que tous les conflits extérieurs ne se mettent bientôt à exacerber les rivalités entre les maisons. Il y en a toujours plus ou moins, c'est certain, mais je crains que les vieilles rivalités entre les verts et les rouges n'éclatent de nouveau. Cela aura certainement pour effets d'isoler les Poufsouffle d'un côté qui tenteront de faire profil bas, et de l'autre, vous connaissez les Serdaigle, ils se désintéresseront de ces histoires et ne s'individualiseront que plus encore. Hélas, tous ces différends ne feront que montrer les défauts plus que les qualités que nous cherchons à mettre en valeur au sein des maisons. La solidarité des Serpentard n'est plus à prouver, mais nous risquons de ne voir plus que des manipulations à des fins pas forcément louables, au nom de cette solidarité entre eux. Et je ne vous parle même pas des Gryffondor si têtus que leur tolérance ne se limitera plus qu'à leur propre ligne de conduite, la patience des Poufsouffle sera soumise à rude épreuve et ils risqueront de s'en retrouver effacés. Quant aux Serdaigle, leur sagesse pourrait les mener tout droit à une indifférence sordide liée à la lassante récurrence de ces conflits idéologiques. Je pense qu'il s'agit plus d'une perpétuation des valeurs de Poudlard, séparées en quatre maisons aux vertus toutes très estimables et soutenues par l'école toute entière, que d'une tradition uniquement familiale.
Quel sera alors le rôle de l’influence à l’intérieur même de la maison dans l’éducation des jeunes élèves, par rapport à celui de l’influence familiale ?
Certes, l'éducation reçue à la maison joue un rôle extrêmement important, mais cette éducation est relativement souvent en rapport avec la maison dans laquelle les membres de la famille sont accueillis. Ce n'est évidemment pas toujours le cas, mais les fratries se retrouvent souvent dans la même maison que leurs parents, qui eux-mêmes ont rarement dérogé à ce qui semble être une règle. La sphère privée n'est donc pas toujours différente de celle de Poudlard.
Chez certaines familles à contrario, il n'y a pas de tradition en matière de maison. Cela arrive, et ce n'est pas si rare. Vos premiers amis sorciers, vous vous les faites à l'école. Il est normal de nouer des liens plus particuliers avec ceux de votre maison. Nombreux sont ceux qui épousent un ancien ou une ancienne camarade de classe, avec qui ils ont partagés beaucoup de choses dans une Salle Commune. C'est comme cela que naît la tradition familiale. Mais après Poudlard, nous travaillons et faisons d'autres rencontres, et rien ne nous empêche alors de fonder une famille avec une personne qui n'ait pas été dans la même maison que nous, voir n'ait même pas fait ses études à Poudlard. Quelle tradition familiale existe-t-il dans ces cas-là ? Les valeurs que nous transmettons à nos enfants ne sont pas forcément liées à une maison en particulier. Le rôle de l'école n'est pas d'émanciper les enfants de leur famille. Il est de leur montrer le monde, et d'essayer de les guider vers le meilleur moyen pour eux de l'affronter. L'adolescence est une guerre constante, ce n'est déjà pas facile en temps de paix. Poudlard est un lieu d'accueil pour tous les jeunes sorciers, et avant tout un lieu sûr. Leur sécurité est d'autant plus importante que leurs fragilités respectives sont toutes à fleur de peau, dans ces âges obscurs et cette sombre période.
En tant que directeur, croyez-vous sincèrement que ces conflits idéologiques entre maisons que vous évoquez n'aient pas en réalité toujours existé ? La situation extérieure à l'école peut certes les exacerber, mais les maisons n'ont-elles pas toujours été le reflet de l'éducation familiale, de manière presque stéréotypée ?
Les tensions entre les Maisons existent évidemment depuis toujours, et même déjà au temps des fondateurs. À l'époque, ils pensaient que l'esprit de compétition donnerait aux élèves plus de soif d'apprentissage et leur permettrait de se découvrir des talents cachés. Hélas, nous connaissons tous la suite. Mais Serpentard et Gryffondor ne sont pas les seules maisons à entrer en conflits selon les différentes périodes. Il arrive régulièrement que deux maisons soient plus en affrontement que d'autres. Je trouve que ces luttes portent plus de préjudices aux maisons concernées que l'inverse. Elles mettent en exergue bien plus leurs défauts que leurs qualités. Et il en va de la fierté, souvent déplacée, de chacun. En cela, oui, on peut parler de stéréotype. Mais vous savez comme moi qu'il faut se méfier de ces clichés. La magie dite "noire" est pratiquée dans des familles issues de toutes les maisons. Il existe bien des Serpentard du genre modeste, des Poufsouffle sont comptés dans les membres de l'organisation des Ténèbres, certains Gryffondor défendent les valeurs puristes, et les Serdaigle peuvent faire preuve d'un manque de sagesse ahurissant. Faire ses études dans l'une ou l'autre des maisons ne détermine en rien les positions que nous prendrons plus tard, du moins pas plus que la famille. Je ne crois pas que l'un soit dissociable de l'autre. Il s'agit dans tous les cas de tradition. Nous recevons l'héritage de nos parents comme celui de nos fondateurs. Mais grandir c'est avant tout savoir faire la part des choses.
Vous devez bien admettre que dans les esprits torturés des enfants de 11 ans, en proie à cette guerre qu'est l'adolescence, il est extrêmement difficile de faire un choix de répartition qui déterminera, si ce n'est toute leur vie, beaucoup de choses pour leur avenir. C'est pourquoi le Choixpeau choisit pour eux, mais quels sont les critères ? Pour combien compte l'héritage familial ? Cinquante pour cents, soixante ?
Je ne connais pas plus le fonctionnement du Choixpeau que vous-même, nous ne l'avons tous eu qu'une seule fois sur la tête dans un moment où nous avions d'autres choses à penser que la façon dont il choisit les maisons pour les élèves. À vrai dire, je ne suis pas certain que les fondateurs eux-mêmes aient une idée de la manœuvre dans toute son ampleur. Je crois que les seuls élèves à être répartis de façon totalement neutre sont les nés-moldus n'ayant pas eu la curiosité de se renseigner sur l'école et le monde de la sorcellerie avant d'y mettre les pieds. Autrement dit, personne ! Chacun a sa préférence, soit par réflexion personnelle, soit, comme vous le disiez, par tradition familiale. Le Choixpeau tient compte de l'avis personnel de chacun. Aussi loyal ou travailleur puisse être un élève, si la tradition familiale veut qu'il devienne Gryffondor et qu'il veut également en faire partie, c'est là qu'il sera. Chacune des grandes qualités citées par les illustres Godric, Helga, Rowena et Salazar, se retrouve en chacun de nous. Les maisons ont une influence certaine, on ne peut pas le nier. Mais lorsqu'un jeune sorcier obtient ses ASPIC il gagne aussi en maturité et sait, du moins on l'espère et on y travaille, faire preuve de discernement.
Merci M. Maleko pour vos réponses, un mot pour conclure ?
Comme on le dit familièrement, les sombrals ne font pas des licornes mais personne n’est « condamné » à suivre les pas de ses parents. C’est là toute la complexité du rôle de l’éducation.
Au départ du Poudlard Express, les élèves se bousculent. Première année en extase, quatrième année en groupes d’amis, septième année en nonchalant habitué. Pour certains, ce sera l’année des BUSES, pour d’autres simplement une année de choix d’options. C’est le cas de Leo MacLeod, jeune Serdaigle, qui, comme beaucoup de ses camarades, a cette année choisi l’étude des moldus et l’étude des runes. Pour ne citer que deux des cours sélectionnés par le jeune élève, ils n’en sont pas moins représentatifs d’une tradition propre à la maison des aigles. Là où les Gryffondor favorisent l’étude des créatures magiques, Leo sera l’un des rares bleu et argent à suivre cette option, tandis qu’il se retrouvera noyé dans la masse de Serdaigle à avoir choisi l’étude des runes. Les Serpentards, plutôt portés sur la magie expérimentale, ne seront que 11 cette année à étudier la médicomagie, contrairement aux quelques 50 Poufsouffle à avoir validé cette option l’année passée.
Mais ces tendances ne se retrouvent pas seulement dans le choix des matières, mais également dans le nombre d’options sélectionnées par les élèves, dans leur taux de réussite en fonction des cours, et dans bien d’autres aspects qui régissent la vie de l’école. Il ne faut cependant pas s’y tromper : ce n’est pas parce que les Serdaigle possèdent un pourcentage de réussite aux examens sensiblement plus élevé que les autres maisons qu’il faut plonger tête baissée dans le stéréotype du petit aiglon à lunettes le nez constamment dans ses bouquins. Et ce n’est pas non plus parce que les parents sont des sang-purs et fervents conservateurs que leur progéniture se retrouvera à Serpentard alors qu’il ne partage en rien l’avis de sa famille. Pour illustrer toute la complexité de la répartition, nous avons interviewé M. Decimus Maleko, directeur de Poudlard.
Monsieur Maleko, avant d’aborder le sujet de la répartition à proprement parler, pensez-vous que des enfants qui ont une tradition familiale assez particulière, relativement conservatrice, ont une chance de se détacher de leur éducation en entrant à Poudlard, ou ne perpètrent-ils pas ce qu’ils ont appris dans la sphère privée ?
Je n’irais pas jusqu’à parler d’évolution sociale, mais certains élèves peuvent connaître une émancipation par rapport à l’éducation reçue à la maison. Prenons l’exemple du jeune Leo, nous connaissons tous l’influence de la famille Finley au Ministère, et le poste bien placé qu’avait le père. Et il y a des chances que les trois enfants suivent leurs traces, du moins si cela les intéresse. Je n'en suis pas vraiment sûr au sujet de Leo, il est très indépendant. Comme vous pouvez le deviner, ils reçoivent une éducation stricte et traditionnelle, et de ce point de vue, je crois que Poudlard joue son rôle avec ce garçon, lui permettant de se libérer un peu sans pour autant pouvoir dépasser les limites.
Et pour les élèves qui ne connaîtraient pas cette émancipation par exemple, pensez-vous que les opinions de leurs parents sur les conflits actuels puissent affecter l’école ?
J'ai en effet bien peur que tous les conflits extérieurs ne se mettent bientôt à exacerber les rivalités entre les maisons. Il y en a toujours plus ou moins, c'est certain, mais je crains que les vieilles rivalités entre les verts et les rouges n'éclatent de nouveau. Cela aura certainement pour effets d'isoler les Poufsouffle d'un côté qui tenteront de faire profil bas, et de l'autre, vous connaissez les Serdaigle, ils se désintéresseront de ces histoires et ne s'individualiseront que plus encore. Hélas, tous ces différends ne feront que montrer les défauts plus que les qualités que nous cherchons à mettre en valeur au sein des maisons. La solidarité des Serpentard n'est plus à prouver, mais nous risquons de ne voir plus que des manipulations à des fins pas forcément louables, au nom de cette solidarité entre eux. Et je ne vous parle même pas des Gryffondor si têtus que leur tolérance ne se limitera plus qu'à leur propre ligne de conduite, la patience des Poufsouffle sera soumise à rude épreuve et ils risqueront de s'en retrouver effacés. Quant aux Serdaigle, leur sagesse pourrait les mener tout droit à une indifférence sordide liée à la lassante récurrence de ces conflits idéologiques. Je pense qu'il s'agit plus d'une perpétuation des valeurs de Poudlard, séparées en quatre maisons aux vertus toutes très estimables et soutenues par l'école toute entière, que d'une tradition uniquement familiale.
Mais grandir c'est avant tout savoir faire la part des choses.
Quel sera alors le rôle de l’influence à l’intérieur même de la maison dans l’éducation des jeunes élèves, par rapport à celui de l’influence familiale ?
Certes, l'éducation reçue à la maison joue un rôle extrêmement important, mais cette éducation est relativement souvent en rapport avec la maison dans laquelle les membres de la famille sont accueillis. Ce n'est évidemment pas toujours le cas, mais les fratries se retrouvent souvent dans la même maison que leurs parents, qui eux-mêmes ont rarement dérogé à ce qui semble être une règle. La sphère privée n'est donc pas toujours différente de celle de Poudlard.
Chez certaines familles à contrario, il n'y a pas de tradition en matière de maison. Cela arrive, et ce n'est pas si rare. Vos premiers amis sorciers, vous vous les faites à l'école. Il est normal de nouer des liens plus particuliers avec ceux de votre maison. Nombreux sont ceux qui épousent un ancien ou une ancienne camarade de classe, avec qui ils ont partagés beaucoup de choses dans une Salle Commune. C'est comme cela que naît la tradition familiale. Mais après Poudlard, nous travaillons et faisons d'autres rencontres, et rien ne nous empêche alors de fonder une famille avec une personne qui n'ait pas été dans la même maison que nous, voir n'ait même pas fait ses études à Poudlard. Quelle tradition familiale existe-t-il dans ces cas-là ? Les valeurs que nous transmettons à nos enfants ne sont pas forcément liées à une maison en particulier. Le rôle de l'école n'est pas d'émanciper les enfants de leur famille. Il est de leur montrer le monde, et d'essayer de les guider vers le meilleur moyen pour eux de l'affronter. L'adolescence est une guerre constante, ce n'est déjà pas facile en temps de paix. Poudlard est un lieu d'accueil pour tous les jeunes sorciers, et avant tout un lieu sûr. Leur sécurité est d'autant plus importante que leurs fragilités respectives sont toutes à fleur de peau, dans ces âges obscurs et cette sombre période.
En tant que directeur, croyez-vous sincèrement que ces conflits idéologiques entre maisons que vous évoquez n'aient pas en réalité toujours existé ? La situation extérieure à l'école peut certes les exacerber, mais les maisons n'ont-elles pas toujours été le reflet de l'éducation familiale, de manière presque stéréotypée ?
Les tensions entre les Maisons existent évidemment depuis toujours, et même déjà au temps des fondateurs. À l'époque, ils pensaient que l'esprit de compétition donnerait aux élèves plus de soif d'apprentissage et leur permettrait de se découvrir des talents cachés. Hélas, nous connaissons tous la suite. Mais Serpentard et Gryffondor ne sont pas les seules maisons à entrer en conflits selon les différentes périodes. Il arrive régulièrement que deux maisons soient plus en affrontement que d'autres. Je trouve que ces luttes portent plus de préjudices aux maisons concernées que l'inverse. Elles mettent en exergue bien plus leurs défauts que leurs qualités. Et il en va de la fierté, souvent déplacée, de chacun. En cela, oui, on peut parler de stéréotype. Mais vous savez comme moi qu'il faut se méfier de ces clichés. La magie dite "noire" est pratiquée dans des familles issues de toutes les maisons. Il existe bien des Serpentard du genre modeste, des Poufsouffle sont comptés dans les membres de l'organisation des Ténèbres, certains Gryffondor défendent les valeurs puristes, et les Serdaigle peuvent faire preuve d'un manque de sagesse ahurissant. Faire ses études dans l'une ou l'autre des maisons ne détermine en rien les positions que nous prendrons plus tard, du moins pas plus que la famille. Je ne crois pas que l'un soit dissociable de l'autre. Il s'agit dans tous les cas de tradition. Nous recevons l'héritage de nos parents comme celui de nos fondateurs. Mais grandir c'est avant tout savoir faire la part des choses.
Vous devez bien admettre que dans les esprits torturés des enfants de 11 ans, en proie à cette guerre qu'est l'adolescence, il est extrêmement difficile de faire un choix de répartition qui déterminera, si ce n'est toute leur vie, beaucoup de choses pour leur avenir. C'est pourquoi le Choixpeau choisit pour eux, mais quels sont les critères ? Pour combien compte l'héritage familial ? Cinquante pour cents, soixante ?
Je ne connais pas plus le fonctionnement du Choixpeau que vous-même, nous ne l'avons tous eu qu'une seule fois sur la tête dans un moment où nous avions d'autres choses à penser que la façon dont il choisit les maisons pour les élèves. À vrai dire, je ne suis pas certain que les fondateurs eux-mêmes aient une idée de la manœuvre dans toute son ampleur. Je crois que les seuls élèves à être répartis de façon totalement neutre sont les nés-moldus n'ayant pas eu la curiosité de se renseigner sur l'école et le monde de la sorcellerie avant d'y mettre les pieds. Autrement dit, personne ! Chacun a sa préférence, soit par réflexion personnelle, soit, comme vous le disiez, par tradition familiale. Le Choixpeau tient compte de l'avis personnel de chacun. Aussi loyal ou travailleur puisse être un élève, si la tradition familiale veut qu'il devienne Gryffondor et qu'il veut également en faire partie, c'est là qu'il sera. Chacune des grandes qualités citées par les illustres Godric, Helga, Rowena et Salazar, se retrouve en chacun de nous. Les maisons ont une influence certaine, on ne peut pas le nier. Mais lorsqu'un jeune sorcier obtient ses ASPIC il gagne aussi en maturité et sait, du moins on l'espère et on y travaille, faire preuve de discernement.
Merci M. Maleko pour vos réponses, un mot pour conclure ?
Comme on le dit familièrement, les sombrals ne font pas des licornes mais personne n’est « condamné » à suivre les pas de ses parents. C’est là toute la complexité du rôle de l’éducation.
Ann Czajkowski,
rédactrice en chef
rédactrice en chef
Re: Articles du Hibou voyageur
25 septembre 1970
Les relations se détériorent
Les rapports entre sorciers et moldus ont été ponctué historiquement de conflits meurtriers qui ont conduit à la rédaction du code international du secret magique. Depuis des décennies désormais, les relations pacifiques ne peuvent être maintenues que par une dissimulation du monde magique aux yeux des moldus. Et même si les mariages mixtes ne sont pas rares, très peu de non-sorciers ont connaissance de l'existence de la magie et ce, pour leur protection et la notre. Cependant, ce secret et ces relations se trouvent menacés par les évènements récents. Les gazettes internationales du monde sorcier énumèrent tristement les actes de vandalisme et autres disparitions, mais elles ne doivent pas se voiler la face : elles ne sont pas les seules à prendre connaissance de ces actes criminels.
"Enlèvements, casseurs, cambriolages : Londres s'affole" en première page de The Guardian ce lundi, "Des activités paranormales au cœur de Londres" en gros titre du Times, ou encore "Un meurtrier toujours en cavale", The Daily Telegraph. Voici un aperçu des titres de la Une des journaux londoniens moldus de ces deux dernière semaines. S'ils ne manquent pas de relever le climat de tension actuel, il n'en reste pas moins que ce n'est pas là le plus inquiétant. Les termes de "paranormaux", "étranges", "inhumain" voire "magique" ont été employé pour qualifier les évènements, et même si les plus convaincus se font encore traiter d'illuminés, qui sait pour combien de temps cette certitude durera ? Ils sont de plus en plus nombreux à rejoindre les camps des chercheurs dans le domaine du paranormal, à croire à la magie et à des actes inhabituels. Et personne ne pourrait les en blâmer : la police moldue est bien incapable de justifier l'absence de conclusions à leurs enquêtes. Les crimes supposément commis par des groupes de sorciers usant de magie noire ont de plus en plus de mal à être camouflé par le Ministère.
Le premier ministre moldu britannique a tenu à collaborer avec notre Ministre, Mr Rowntree, pour l'aider au mieux et avec une équipe restreinte, mais de confiance, à apaiser les tensions. Il a débloqué des fonds pour le développement de nouvelles unités de police spéciale, tâchant de rétablir un sentiment de sécurité au sein de la communauté moldue. Il serait même question de monter de toute pièce un procès pour faire croire à l'arrestation de l'un des fauteurs de trouble. Ce projet est toutefois encore en discussion au sein des deux gouvernements, posant des questions d'éthique que le premier ministre moldu n'est pas encore enclin à briser. Quel prix est-il prêt à payer pour le retour du calme ? Un apaisement des relations est-il seulement possible ?
Plus que jamais, le secret magique est menacé. Et si l'incapacité du gouvernement moldu à expliquer ces crimes peut se justifier, peut-on en dire autant de celle de notre ministre à maintenir la sécurité du monde sorcier ? Rien n'est moins sur.
"Enlèvements, casseurs, cambriolages : Londres s'affole" en première page de The Guardian ce lundi, "Des activités paranormales au cœur de Londres" en gros titre du Times, ou encore "Un meurtrier toujours en cavale", The Daily Telegraph. Voici un aperçu des titres de la Une des journaux londoniens moldus de ces deux dernière semaines. S'ils ne manquent pas de relever le climat de tension actuel, il n'en reste pas moins que ce n'est pas là le plus inquiétant. Les termes de "paranormaux", "étranges", "inhumain" voire "magique" ont été employé pour qualifier les évènements, et même si les plus convaincus se font encore traiter d'illuminés, qui sait pour combien de temps cette certitude durera ? Ils sont de plus en plus nombreux à rejoindre les camps des chercheurs dans le domaine du paranormal, à croire à la magie et à des actes inhabituels. Et personne ne pourrait les en blâmer : la police moldue est bien incapable de justifier l'absence de conclusions à leurs enquêtes. Les crimes supposément commis par des groupes de sorciers usant de magie noire ont de plus en plus de mal à être camouflé par le Ministère.
Le premier ministre moldu britannique a tenu à collaborer avec notre Ministre, Mr Rowntree, pour l'aider au mieux et avec une équipe restreinte, mais de confiance, à apaiser les tensions. Il a débloqué des fonds pour le développement de nouvelles unités de police spéciale, tâchant de rétablir un sentiment de sécurité au sein de la communauté moldue. Il serait même question de monter de toute pièce un procès pour faire croire à l'arrestation de l'un des fauteurs de trouble. Ce projet est toutefois encore en discussion au sein des deux gouvernements, posant des questions d'éthique que le premier ministre moldu n'est pas encore enclin à briser. Quel prix est-il prêt à payer pour le retour du calme ? Un apaisement des relations est-il seulement possible ?
Plus que jamais, le secret magique est menacé. Et si l'incapacité du gouvernement moldu à expliquer ces crimes peut se justifier, peut-on en dire autant de celle de notre ministre à maintenir la sécurité du monde sorcier ? Rien n'est moins sur.
Ann Czajkowski,
rédactrice en chef
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