Locaux de la gazette Le hibou voyageur
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Locaux de la gazette Le hibou voyageur
En plein cœur de Londres, où les librairies font face aux cordonniers et où les boulangeries côtoient les poissonniers, les locaux de la gazette Le hibou voyageur s'intègrent dans l'effervescence du centre-ville. Simple quotidien londonien aux yeux des moldus, la façade de pierres cache en réalité un monde. Lorsque vous poussez la grande porte vitrée, un petit carillon annonce votre arrivée aux rédacteurs en chef. Vous êtes immédiatement happé par le flots incessants de paroles et par l'odeur d'encre. Chroniqueurs et journalistes s'échangent une information à la seconde, certains sortent en quête d'un scoop, d'autres entrent interview en main. Les hiboux volent dans tous les sens pour apporter les nouvelles aux quatre coins du monde sorcier. Les tables, recouvertes de feuillets des journaux concurrents ou d'ébauches d'articles, sont ordonnées de façon à former un bureau pour chaque service de rédaction.
Les faits divers, plus gros service de la gazette, occupent toutes les tables du fond. Le service des faits criminels, en étroite relation avec le bureau des aurors, est situé au plus près de la porte. Il ne comporte que deux rédacteurs mais au vu des faits récents, le directeur du Hibou voyageur réfléchit à en engager un troisième, car les deux premiers sont de plus en plus débordés. Le service de publicité comprend également deux personnes, des beaux parleurs démarchés par toutes sortes d'entreprises, pas beaucoup appréciés au sein de la gazette. Et enfin le service des faits politiques, qui se recoupe très souvent avec celui des faits divers, est dirigé d'une main de fer par Ann Czajkowski (la jeune journaliste espère bientôt fusionner les deux services pour être promue rédactrice en chef des faits divers et politiques).
Au premier étage, le bureau du directeur, Mr Steinmeier, fait face à une immense salle de réunion. Quotidiennement, les rédacteurs de chaque service défilent dans cette salle pour discuter avec lui des nouvelles du jour, de l'organisation du travail, de la répartition des chroniqueurs, ou encore de la vérification des faits. De parents allemands, Mr Steinmeier est né dans le nord de l'Angleterre et vit à Londres depuis plus de 30 ans désormais. Proche de la retraite d'après certains, il est du moins un directeur compétent et compréhensif, bien que quelque peu laxiste diront d'autres.
Que vous souhaitiez contester un article et aller vous plaindre au directeur, ou bien apporter ce que vous jugez comme le scoop de l'année, ou que vous soyez un témoin clé appelé par un journaliste, poussez donc la porte du Hibou voyageur. Mais ne vous attendez pas à être accueilli par un grand sourire à tous les coups.
Les faits divers, plus gros service de la gazette, occupent toutes les tables du fond. Le service des faits criminels, en étroite relation avec le bureau des aurors, est situé au plus près de la porte. Il ne comporte que deux rédacteurs mais au vu des faits récents, le directeur du Hibou voyageur réfléchit à en engager un troisième, car les deux premiers sont de plus en plus débordés. Le service de publicité comprend également deux personnes, des beaux parleurs démarchés par toutes sortes d'entreprises, pas beaucoup appréciés au sein de la gazette. Et enfin le service des faits politiques, qui se recoupe très souvent avec celui des faits divers, est dirigé d'une main de fer par Ann Czajkowski (la jeune journaliste espère bientôt fusionner les deux services pour être promue rédactrice en chef des faits divers et politiques).
Au premier étage, le bureau du directeur, Mr Steinmeier, fait face à une immense salle de réunion. Quotidiennement, les rédacteurs de chaque service défilent dans cette salle pour discuter avec lui des nouvelles du jour, de l'organisation du travail, de la répartition des chroniqueurs, ou encore de la vérification des faits. De parents allemands, Mr Steinmeier est né dans le nord de l'Angleterre et vit à Londres depuis plus de 30 ans désormais. Proche de la retraite d'après certains, il est du moins un directeur compétent et compréhensif, bien que quelque peu laxiste diront d'autres.
Que vous souhaitiez contester un article et aller vous plaindre au directeur, ou bien apporter ce que vous jugez comme le scoop de l'année, ou que vous soyez un témoin clé appelé par un journaliste, poussez donc la porte du Hibou voyageur. Mais ne vous attendez pas à être accueilli par un grand sourire à tous les coups.
Coups bas et ascension professionnelle - 1
Le 3 septembre, midi
- Ann Czajkowski, vous vous moquez de moi ?
La voix grave avait presque fait trembler les murs de l’agence de la gazette, actuellement en effervescence en cette période troublée. M. Steinmeier, visiblement en colère, tenait à bout de bras le papier paru le jour même de la rédactrice en chef des faits politiques, et vint le lui mettre sous le nez en hurlant.
- Ce n’est pas faute de l’avoir répété à toute l’agence maintes et maintes fois, je ne veux pas d’articles engagés ! On est une gazette d’information, pas un journal satirique.
- Pardonnez-moi mais je ne vois pas en quoi mon article relève de la satire, fit Ann, assez peu déboussolée par l’accès de colère de son patron.
- « Une tradition familiale assez particulière, relativement conservatrice », sérieusement ? Je vous ai demandé un article sur la rentrée scolaire, pas un manifeste du phénomène social qu’est la répartition. Et puis ce Maleko alors …
- Que vous ne soyez pas en accord avec le directeur est un fait, mais …
- Ne vous avisez pas de m’interrompre. Ni lui, ni vous n’aviez à parler de l’influence familiale des élèves sur Poudlard, et encore moins de celle des parents traditionalistes. On va avoir la moitié du lectorat conservateur sur le dos, c’est tout ce qu’on va gagner ! Retournez à vos reportages de la journée, et que cela ne se reproduise plus, fit-il en ruminant dans sa moustache mal rasée, avant de se retourner à nouveau vers elle : Pour la peine vous irez en salle d’audience pour un article sur le procès de demain. C’est une inculpation pour kidnapping d'enfant, une affaire un peu glauque que personne ne veut traiter, ça vous servira de leçon !
Ne répondant pas, Ann regarda M. Steinmeier partir en tapant des pieds, et s’enfermer dans son bureau. Elle ne l’avait jamais vu aussi furieux. Mais bien loin d’être intimidée, elle aussi avait viré rouge de rage. Il avait osé lui remonter les bretelles devant tous ses collègues, qu’elle entendait désormais pouffer derrière son dos. Si le directeur était un brave homme pas rancunier pour un sou, les autres journalistes de la gazette n’avaient, eux, pas un poil de maturité. Si bien que même quand la crise aurait passé dans l’esprit de Steinmeier, les joyeux lurons qui se payaient sa tronche auraient tôt fait de lui rappeler les écarts de conduite d’Ann.
Et puis, pouvait-on vraiment appeler cela des écarts de conduite ? Le Hibou voyageur allait perdre son lectorat conservateur ? Et bien ça lui ferait une belle jambe ! Elle écrivait pour faire réfléchir, pour réveiller ses lecteurs, ce qui ne fonctionnait jamais avec des familles traditionalistes trop fermées d’esprit pour se remettre en question. Ils ne voulaient de toute façon lire que ce qui leur plaisait, et Ann était bien trop fière pour leur offrir ça. Elle n’écrivait que la vérité, voilà tout.
Triturant sa plume des mains en enrageant, elle se releva lorsque Steinmeier sortit à nouveau de son bureau.
- Ah oui, j’ai oublié de vous annoncer le départ du rédacteur en chef du service des faits divers, dit-il en s’adressant à tous les journalistes. Il part pour la France avec sa famille, et son poste est donc à pourvoir. Comme vous aviez déjà abordé le sujet, je sais que Monsieur Wallace et hum … Madame Czajkowski, étaient intéressés. S’il y a d’autres volontaires, qu’ils se fassent connaître dans la journée. Je délibérerai ce soir. Bonne journée à tous.
Et il repartit s’enfermer dans son antre, au grand damne de la brune. C’était bien sa veine ! Le jour où elle se faisait remarquer négativement il annonçait la promotion à pourvoir. Ce n’est pas comme si ça faisait des mois qu’elle voulait ce poste. Et depuis quand cet abruti de Wallace était aussi intéressé ? Il lui jeta un regard amusé, et elle fit mine de l’ignorer alors qu’il approchait d’elle.
- Dis voir Ann, entre nous, après ta performance de ce matin, je pense sincèrement que Steinmeier me choisira moi pour le poste. Alors je préférais qu’on mette les choses au clair avant, tu vois ? Pour pas qu’il n’y ait d’animosité quelconque entre nous ?
- Pour qu’il y ait de l’animosité il faudrait déjà que j’en ai quelque chose à faire de toi, répondit-elle sèchement.
- Le prend pas comme ça Anni, c’est pas ma faute si t’as voulu te lancer dans la littérature engagée ! Et honnêtement, personne ici ne voyait une femme à la tête d’un si gros service. Son ton transpirait la moquerie et la supériorité. Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.
- Ferme-là, Wallace, finit-elle par lâcher en se plantant devant lui avec un regard assassin.
L’énervement provoquait toujours en elle une envie irrépressible de brûler une, deux, ou dix cigarettes. C’est pourquoi elle sortit d’un pas sec de l’agence pour s’aérer et fumer un peu. Alors que la journée avait pourtant si bien commencée, elle bouillonnait maintenant intérieurement, et faisait ressortir cette rage en une fumée blanche et froide. Une femme à la tête d’un si grand service ? C’était vraiment de ça dont il s’agissait ? La brune espérait sincèrement que Steinmeier n’était pas du même avis et qu’il n’était simplement pas enclin à lui donner cette promotion à cause de son article sur la rentrée. Auquel cas, sa colère passée, elle n’aura qu’à lui livrer sur un plateau d’argent de jolis articles bien ficelés et objectifs comme il les aime pour obtenir le poste. Mais si Wallace avait raison …
Elle savait très bien qu’aucun autre volontaire ne se manifesterait. Devenir rédacteur en chef des faits divers demandait trop de travail supplémentaire pour tous ces journalistes, qui aimaient souvent trop leur vie de famille pour s’imposer une telle surcharge. Seul Wallace serait son adversaire, et c’était certainement la raison pour laquelle il voulait la déstabiliser. Elle savait donc ce qui lui restait à faire. Une idée un peu tordue, mais diablement bien trouvée mûrissait dans son esprit. Et elle ne reculerait certainement pas à sa mise en application. Son regard changea du tout au tout. Ses yeux de braise retrouvèrent un petit pétillement malicieux et, alors qu’elle repassa le pas de la porte du Hibou voyageur, elle marcha jusqu’à son bureau avec un sourire indécent sur le visage. Wallace paierait pour sa bêtise, et elle n’aura aucun regret.
Dernière édition par Ann Czajkowski le Dim 14 Aoû - 23:38, édité 1 fois
Coups bas et ascension professionnelle - 3
Le 3 septembre, fin d'après-midi,
Ann était de retour de son reportage à Pré-Au-Lard. Une boutique avait été inaugurée et les élus locaux se rendaient sur place pour un discours sur l'art d'entreprendre. Rien de très passionnant et pourtant, elle revenait avec les yeux qui pétillaient la réussite. Son habituelle moue impassible ne montrait rien de la jubilation interne qu'elle ressentait à l'instant précis où elle passait devant Wallace.
- Alors, t'es calmée Anni ? demanda-t-il, un sourire indécent sur les lèvres.
- On-ne-peut-plus calme. D'ailleurs, tu as raison, je n'aurais pas du m'énerver. Il ne faudrait pas qu'il y ait d'animosité quelconque entre nous, lui dit-elle simplement.
- J'aime mieux entendre ça, allez va, je te pardonne.
L'imbécile ne se doutait de rien et pourtant, la foudre allait bientôt lui tomber sur la tête d'ici peu. Elle pouvait même estimer à peu près précisément que ce serait demain matin, vers 9h. Son plan avait été un tel succès qu'elle hésitait même à inviter son frère au restaurant pour le fêter. Mais il ne fallait pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, elle attendrai d'avoir eu le poste pour se réjouir totalement. Le directeur de l'imprimerie du Hibou voyageur avait pris peur si vite que sa tromperie honteuse ne soit révélée au grand jour et que sa femme ne le quitte qu'il n'avait même pas attendu l'article modifié pour accepter les termes de la lettre d'Ann. Le pauvre homme avait beau être une pointure dans son métier, il était d'une naïveté et d'une lâcheté désolantes. C'est bien pour cette raison que la brune se doutait qu'elle ne risquait rien, puisqu'il n'irait jamais révéler à quiconque cette lettre. Peut-être même qu'à l'heure qu'il est, il devait l'avoir brûlée et en avoir enterré les cendres au fin fond du Yorkshire pour être certain que personne n'en sache jamais le contenu.
Oui, il fallait bien l'admettre, Ann était fière de sa manœuvre. Et tout en mettant à exécution son plan, elle était parvenue à rattraper tout son retard sur les articles qui lui restaient à écrire. Elle pourrait donc cette nuit, sans culpabilité aucune, compenser son manque de sommeil de la veille en s'offrant de longues heures de repos bien mérité. L'avantage d'être insensible aux petits malheurs des gens, c'est qu'elle ne regrettait jamais de leur en causer.
Alors qu'elle reprenait ses affaires sur son bureau en s'apprêtant à rentrer, Mr Steinmeier l'appela à son bureau.
- Ann, venez ! Ça ne sera pas long. Voilà, je voulais juste m'excuser de m'être emporté ce matin. J'ai peut-être été un peu cru dans mes paroles, mais je veux simplement que vous compreniez que ...
- Ne vous en faite pas, c'est compris monsieur Steinmeier, je vous assure que ça ne se reproduira plus, répondit-elle en se montrant docile, alors qu'elle brûlait intérieurement. Elle savait de toute façon que la rancune de l'homme ne durait jamais bien longtemps.
- Bon très bien. Et puis je vous l'ai dis à vous, mais ça vaut pour tout le monde, il ne fallait pas se sentir visée personnellement n'est-ce-pas ?
- Si vous le dîtes.
- Je l'ai encore répété à vos collègues pendant que vous étiez à Pré-Au-Lard, mais c'est valable pour tout le monde : je ne veux pas d'articles engagés. Un point c'est tout. Et le prochain ou la prochaine qui me refera un coup similaire, je peux vous assurer que ... Bon, bon, bon, je m'emporte à nouveau, se dit-il à lui-même en baissant la voix pour se calmer.
- Je vous assure qu'il n'y a aucun soucis à se faire à ce sujet monsieur, vous avez été très clair et je pense que tous mes collègues ont parfaitement compris. Une petite voix dans sa tête lui intimait de se retenir de sourire ironiquement.
- C'est ce que j'espère. Et bien c'est tout ce que je voulais vous dire mademoiselle Czajkowski, je vous libère donc. Bonne soirée à vous.
- A vous de même, dit-elle en quittant le bureau.
Elle marcha en direction de la sortie d'un pas léger, s'abstenant de marmonner un "j'ai cru qu'il allait jamais me lâcher celui-là". Elle ne voulait pas offrir le plaisir d'un moyen de contre-attaque à Wallace qui répéterai sans hésiter ses dires à Steinmeier comme un enfant de huit ans rapportant à l'institutrice. Le vent était doux au dehors, synonyme d'une soirée sans nuage. Ses talons claquaient allègrement sur les pavés en direction de St-Pancras, et elle avait envie d'un long bain fumant. Laissant ses pensées aller au rythme de la ville, Ann se sentait si aérienne qu'elle aurait pu flotter pour rentrer chez elle.
Coups bas et ascension professionnelle - 4
Le 4 septembre, au matin,
La brume matinale n'était pas encore dissipée quand Ann passa la porte de l'agence. Pourtant, le directeur du Hibou voyageur était déjà enfermé dans son bureau avec - Ô surprise - Wallace en face de lui. Et visiblement en mauvaise posture. Ann avait jubilé toute la nuit et elle jubilait encore de le voir ainsi. Alors qu'il sortait la mine déconfite de chez Steinmeier, son collègue lui jeta un regard noir sans lui adresser la parole. Elle ne se risqua pas à l'insolence d'un "Bonjour Wallace" enjoué, mais le cœur y était. En fait, elle ne savait même pas s'il se doutait de ce qu'elle avait fait.
Lorsque que tous les journalistes étaient enfin arrivés et que les coups de neuf heures sonnèrent, le directeur sortit de son antre pour la réunion matinale.
- Bonjour à tous. Avant toute chose je tiens à vous annoncer deux nouvelles. La première est la promotion d'Ann Czajkowski au poste de rédactrice en chef des faits divers et des faits politiques. J'espère que vous saurez assurer la double fonction aussi bien que vous le faisiez jusqu'à présent. Quelques applaudissements fusèrent, et Ann ne put retenir un sourire conquis. Seul le visage de Wallace se décomposait plus encore. La deuxième est la mutation de Joe Wallace pour le Nord de l'Angleterre. Cette fois-ci aucun accès de joie ne transperça les mines des journalistes. Mais je ne m'étendrai pas sur les raisons de cette décision, vous demanderez à votre collègue si vous souhaitez en savoir plus. Pour la réunion du jour ...
A partir de ce moment, l'oreille d'Ann décrocha. Elle savait déjà ce qu'elle avait à faire aujourd'hui et était bien trop heureuse de la première nouvelle pour s'imposer une concentration démesurée. C'était décidé, ce soir elle trinquerai à sa réussite. Mais pas de folie. Pas de bar-dansant ni d'ivresse, elle se contenterai d'un toast et d'un bon repas. Mais avec qui ? Jakob sûrement, ou peut-être ... Oui pourquoi pas, tiens. Peut-être Toby. L'idée lui avait effleuré l'esprit et ne lui déplaisait pas. Elle y réfléchirait plus le soir venu mais il était envisageable que, éventuellement, elle songe, dans la mesure du possible, à inviter Toby Coore à dîner. Qu'avait-elle à perdre après tout ?
Intimidation et Magouilles Journalistiques - 1
- Viktoria O'Hara n'était pas le genre de femme à se laisser impressionner. Elle avait connu bien des choses, fait face à bien des malheurs, et appréhendé bien des méchants. Pour être exacte, elle était la maîtresse de sa vie depuis son arrivée en Irlande, à l'exception du malheureux incident qui avait mis fin à sa carrière d'Auror. Elle avait un parcours exceptionnel, remarqué par bien des personnes, mais elle traçait sa route sans retour, sans se soucier de l'opinion des autres. Certains disaient d'elle qu'elle était égocentrique, hautaine, et maniérée, voire rétrograde, mais bien d'autres louaient sa clairvoyance et sa capacité à aider le Ministre dans cette période difficile. En revanche, bien peu pouvaient de targuer de savoir prédire ses réactions, et même ceux-là, elle prenait un malin plaisir à les faire mentir. Même son vieil ami Denzil Rowntree ne pouvait se classer dans cette catégorie.
Mais là n'était pas le sujet, pour le moment. Pour le moment, la demoiselle qui ne s'était jamais mariée avait des affaires à traiter avec une certaine journaliste en plein essor... La blonde arpentait les rues d'un pas rapide mais assuré, ses talons cliquetant sur le sol triste, discrète mais pourtant captivante présence au milieu des moldus inconscients du danger les entourant. Sa robe d'un vert émeraude élégant virevoltait autour de ses jambes gracieuses, discret hommage à son ancienne maison à Poudlard tout comme signe visible de son style vestimentaire chic et adaptable. Toute personne non-habituée à cette hauteur de talons trébucherait probablement, mais Viktoria était habituée, et possédait une certaine grâce et une certaine légèreté. Chaque détail de sa tenue était étudié et pensé pour avoir un impact maximum selon l'effet recherché. Là, Viktoria voulait à la fois être discrète, et clairement établir qui était le dominant dans une conversation. Autant dire que l'effet recherché était clairement établi, si l'on en jugeait par les regards des moldus si aveugles...
L'on aurait pu se demander ce que faisait la si fière Sang-Pure au milieu des êtres si dépourvus de magie, mais la réponse était toute simple. Son but ultime était caché au milieu des vitrines moldues. En tournant et virevoltant telle une flamme insaisissable, la blonde finit par faire face à une vitrine comme tant d'autres... si l'on omettait la magie s'en échappant. Elle était arrivée aux locaux du Hibou Voyageur. Et selon ses informations, la journaliste qu'elle devait rencontrer se situait dans ces locaux. Bien, il y aurait donc des témoins pour la démonstration de pouvoir qui se profilait. En poussant la porte, la demoiselle manqua de se faire bousculer par un homme se précipitant vers la sortie, et lui envoya un regard noir intense, jurant vengeance.
D'un pas assuré, elle se faufila entre les bureaux, pour atterrir devant celui concerné.
« Mes félicitations pour votre nouveau poste, mademoiselle Czajkowski... J'espère que ces nouvelles responsabilités ne vous prendront pas trop de temps et que vous pourrez continuer vos articles et interviews habituels... »
Comme d'habitude avec la Secrétaire, tout était dans les sous-entendus. Un léger accent lui avait échappé lorsqu'elle avait prononcé le nom de la journaliste, comme toujours lorsqu'un élément était en rapport avec son ancienne patrie... Sans gêne, avec l'indifférence et la nonchalance la plus totale, Viktoria se glissa sur une chaise en face d'Ann Czajkowski, et lui adressa un sourire froid.
« En effet, cela serait dommage que nous soyions privés de votre plume acérée... Vous ne trouvez pas ? »
Intimidation et Magouilles Journalistiques - 1
Une journée de travail somme toute plutôt habituelle. Excepté peut-être qu'Ann était désormais rédactrice en chef des faits divers et politiques, à la tête de la plus grosse équipe de la rédaction, et adulée par les gazettes locales. Elle qui était si habituée à poser les questions lors d'interviews, elle se retrouverai bientôt à donner les réponses. Dans le fond, elle se plaisait à imaginer sa réaction si un journal lui proposait une séance photos ou lui dédiait un article. Elle s'offrirait sûrement le loisir de refuser, ou de faire attendre l'interlocuteur quelques semaines. N'était pas journaliste en vogue qui voulait après tout. Comme en amour, il fallait savoir se faire désirer.
Accoudée à son bureau, elle venait de sortir de la réunion matinale. Rien de bien folichon aujourd'hui, un cambriolage, quelques fugues, pour une période si troublée, nous étions plutôt dans un journée calme. Elle allait donc pouvoir se reposer un peu. Chose qu'elle n'avait pas fait depuis des jours. Prenant quelques notes pour attribuer à ses rédacteurs leurs reportages du jour, elle fut intriguée par le cliquetis de chaussures à talons sur le carrelage de l'entrée. Lorsqu'elle releva la tête, c'est une figure blonde hautaine juchée sur des escarpins d'au moins quinze centimètres qui lui fit face. Il faut croire que cette journée n'allait pas être aussi calme que prévue finalement ...
- Mes félicitations pour votre nouveau poste, mademoiselle Czajkowski... J'espère que ces nouvelles responsabilités ne vous prendront pas trop de temps et que vous pourrez continuer vos articles et interviews habituels... En effet, cela serait dommage que nous soyions privés de votre plume acérée... Vous ne trouvez pas ?
Plume acérée. Si seulement dame O'Hara savait le compliment qu'elle venait de lui offrir. Son ironie ne faisait pas de doute, mais la raison de sa venue ici restait un mystère complet. Les locaux de la gazette n'étaient pas vraiment aux alentours du Ministère de la Magie, et dans un quartier qui plus est très prisé par les moldus. Pas assez pour faire reculer une femme du tempérament de Viktoria O'Hara visiblement. Ann décida de la jouer naïve. En partie parce qu'ils étaient entourés par tous ses collègues, et que son invitée indésirable avait fait une entrée plutôt remarquée.
- Je vous remercie mais je crois que nous n'avons pas eu l'honneur d'être présentées. Mme O'Hara si je ne m'abuse ? Avez-vous pris rendez-vous ? Il ne me semble pas avoir vu votre nom sur mon agenda.
Sans même jeter un œil audit agenda, Ann se leva pour aller déposer la note qu'elle était en train d'écrire sur le bureau adjacent. Elle prononça quelques mots en direction de son collègue, qui se leva et prit sa veste pour partir. Et un témoin de moins, un. Le pauvre bougre était un brave homme, qui s'était d'ailleurs peut-être un peu entiché d'elle. Quoi qu'il en soit, elle l'envoyait sur les reportages les plus minables depuis quelques jours, sans qu'il n'ait jamais bronché. Elle trouverai bien une manière de se faire pardonner s'il daignait protester, de toute façon.
Revenant donc vers Viktoria, elle lui dit le plus aimablement possible :
- Heureusement pour vous, nous avons assez peu de reportages aujourd'hui. J'aurais donc bien quelques minutes à vous consacrer. Si vous voulez bien me suivre.
Se dirigeant alors vers un bureau vitré de l'autre côté de la pièce, Ann tint la porte à O'Hara et la laissa s'asseoir dans la salle des interviews. Lorsque les invités politiques tenaient à se déplacer eux-même, ce qui était plutôt rare en réalité, le Hibou Voyageur leur réservait cette salle, et l'avait aménagée tout spécialement pour qu'elle soit insonorisée.
Trêve d'amabilités, Ann s'assit à son tour et en vint au fait :
- Pourrais-je savoir la raison de votre venue ? On est bien loin du Ministère ici.
Accoudée à son bureau, elle venait de sortir de la réunion matinale. Rien de bien folichon aujourd'hui, un cambriolage, quelques fugues, pour une période si troublée, nous étions plutôt dans un journée calme. Elle allait donc pouvoir se reposer un peu. Chose qu'elle n'avait pas fait depuis des jours. Prenant quelques notes pour attribuer à ses rédacteurs leurs reportages du jour, elle fut intriguée par le cliquetis de chaussures à talons sur le carrelage de l'entrée. Lorsqu'elle releva la tête, c'est une figure blonde hautaine juchée sur des escarpins d'au moins quinze centimètres qui lui fit face. Il faut croire que cette journée n'allait pas être aussi calme que prévue finalement ...
- Mes félicitations pour votre nouveau poste, mademoiselle Czajkowski... J'espère que ces nouvelles responsabilités ne vous prendront pas trop de temps et que vous pourrez continuer vos articles et interviews habituels... En effet, cela serait dommage que nous soyions privés de votre plume acérée... Vous ne trouvez pas ?
Plume acérée. Si seulement dame O'Hara savait le compliment qu'elle venait de lui offrir. Son ironie ne faisait pas de doute, mais la raison de sa venue ici restait un mystère complet. Les locaux de la gazette n'étaient pas vraiment aux alentours du Ministère de la Magie, et dans un quartier qui plus est très prisé par les moldus. Pas assez pour faire reculer une femme du tempérament de Viktoria O'Hara visiblement. Ann décida de la jouer naïve. En partie parce qu'ils étaient entourés par tous ses collègues, et que son invitée indésirable avait fait une entrée plutôt remarquée.
- Je vous remercie mais je crois que nous n'avons pas eu l'honneur d'être présentées. Mme O'Hara si je ne m'abuse ? Avez-vous pris rendez-vous ? Il ne me semble pas avoir vu votre nom sur mon agenda.
Sans même jeter un œil audit agenda, Ann se leva pour aller déposer la note qu'elle était en train d'écrire sur le bureau adjacent. Elle prononça quelques mots en direction de son collègue, qui se leva et prit sa veste pour partir. Et un témoin de moins, un. Le pauvre bougre était un brave homme, qui s'était d'ailleurs peut-être un peu entiché d'elle. Quoi qu'il en soit, elle l'envoyait sur les reportages les plus minables depuis quelques jours, sans qu'il n'ait jamais bronché. Elle trouverai bien une manière de se faire pardonner s'il daignait protester, de toute façon.
Revenant donc vers Viktoria, elle lui dit le plus aimablement possible :
- Heureusement pour vous, nous avons assez peu de reportages aujourd'hui. J'aurais donc bien quelques minutes à vous consacrer. Si vous voulez bien me suivre.
Se dirigeant alors vers un bureau vitré de l'autre côté de la pièce, Ann tint la porte à O'Hara et la laissa s'asseoir dans la salle des interviews. Lorsque les invités politiques tenaient à se déplacer eux-même, ce qui était plutôt rare en réalité, le Hibou Voyageur leur réservait cette salle, et l'avait aménagée tout spécialement pour qu'elle soit insonorisée.
Trêve d'amabilités, Ann s'assit à son tour et en vint au fait :
- Pourrais-je savoir la raison de votre venue ? On est bien loin du Ministère ici.
Intimidation et Magouilles Journalistes - 1
- Viktoria savait que la raison de sa présence dans les locaux du journal restait un mystère pour Ann, et c'était pour le mieux. Après tout, le jeu du chat et de la souris était le plus amusant au monde. En attendant, la répartie d'Ann était attendue avec impatience par la blonde, comme un match de tennis, pour savoir qui aurait l'avantage. Tori voulait croire que ce serait elle, mais la journaliste n'était pas l'un des imbéciles habituels avec qui elle traitait.
« Je vous remercie mais je crois que nous n'avons pas eu l'honneur d'être présentées. Mme O'Hara si je ne m'abuse ? Avez-vous pris rendez-vous ? Il ne me semble pas avoir vu votre nom sur mon agenda. »
Viktoria haussa un sourcil, le petit manège de la brune l'intriguant. En revanche, l'appellation de Madame lui fit rétrécir les yeux. Il était bien connu que Viktoria O'Hara n'était pas mariée, et revendiquait fièrement son statut de célibataire, aussi elle prenait comme une insulte ce qualificatif, elle n'avait nullement besoin de se réfugier derrière un mari pour réussir dans la vie, merci bien.
La blonde se leva et suivit ensuite Ann dans une salle plus privée, plus intime, mais aussi moins exposée aux scandales. Une petite déception pour l'assistante du Ministre, qui espérait pouvoir régler son affaire devant un public. Mais bon, elle était allemande, elle s'adaptait. Viktoria alla s'installer royalement sur le fauteuil le plus confortable, prenant soin de bien lisser sa robe. Elle avait une certaine image à maintenir, tout de même.
« Pourrais-je savoir la raison de votre venue ? On est bien loin du Ministère ici. »
Miss O'Hara s'autorisa un sourire froid, puis croisa les jambes en un mouvement élégant. Elle s'avança légèrement, de façon à être plus proche de la journaliste, puis pensa à ses prochains mots.
« En réalité, miss Czajkowski... à moins que ça ne soit Madame ? Vous m'excuserez, je n'ai guère le temps de me soucier des faits de la petite société tels que les mariages. Il se peut que j'ai manqué l'annonce, même si je lis avec attention le Hibou Voyageur. Intéressante bagatelle, pas très objective. C'est amusant. Bien sur, peu d'articles sont réellement intéressants, mais il faut se satisfaire de tout, n'est-ce pas ? Y compris de choses aussi banales que des mariages, même si à l'approche de la quarantaine c'est un certain événement que d'autres qualifieraient de miraculeux. »
Vlan. Autant pour sa remarque de tout à l'heure. Tout se payait, un jour ou un autre. Y compris la mesquinerie...
« Comme je vous le disais, le Ministère n'est pas si éloigné qu'on ne le pense. Et c'est en son nom que je suis là aujourd'hui. Soyez certaine que je ne serais pas ici sinon. Miss Czajkowski, avez-vous déjà eu à gérer une équipe composée de centaines de personnes ? Avez-vous déjà eu à diriger un ensemble de quatre pays, composé de millions de personnes ? Je ne pense pas. Sachez donc que c'est une tâche extrêmement compliquée, surtout durant ces temps de trouble. »
Viktoria offrit un autre sourire à la journaliste, un sourire de requin, un sourire signifiant 'fais un seul faux pas et je te dévorerai sur place, misérable personne'. Car peu importaient ses convictions personnelles, elle était une femme en mission. Et Viktoria O'Hara accomplissait toujours ses missions.
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