Prévention et Protection Magique

En cas de cours théorique, cette salle de classe est des plus sobres et des plus strictes ; à l'image du professeur Hornick. Les pupitres sont bien alignés et bien séparés, comme dans une salle d'examen. Le bureau professoral domine sur son estrade, sur lequel est posée une grande baguette en bois non magique, que l'enseignante pourrait bien utiliser sur vos doigts en cas d'inattention...

En cas de cours pratique, tous ces pupitres sont rangés sur les côtés, proprement alignés contre un mur, pour laisser place à l'action. Dans ce cas, vous pouvez vous attendre à tout. Même à un sourire de Madame Hornick !

Salle de Classe des Quatrième Année

Avant même d'arriver en classe, Leo soupirait et en avait déjà marre. C'était son premier cours de l'année, et cela n'aurait pas pu plus mal tomber. Le cours qu'il aime le moins, dispensé par le professeur qui l'aime le moins. Et réciproquement. C'est particulièrement dans ces moments là que le blondinet se réjouissait de ne pas être tombé chez les Serpentard.

Magdalena Hornick était en effet un professeur intraitable. Et extrêmement exigeante. À tel point qu'elle se servait plus souvent de sa baguette non-magique (une grande tige en bois très souple que Leo connaissait bien) pour assener les élèves pas assez attentifs à son goût (ou ne se tenant pas assez droit), que de sa baguette magique. Pourtant, elle était une sorcière brillante, mais seuls certains élèves de sa maison avaient peut-être eu la chance de voir sa vraie nature, celle quand elle ne revêt pas son masque d'enseignante.

En cours de Potions, le comportement du Serdaigle n'était pas aussi déplorable qu'en Prévention et Protection Magique. Dans les cours pratiques, ça pouvait encore aller, il faisait des efforts et s'essayait volontiers aux travaux demandés. Mais là, premier cours, et théorique en plus... Leo savait déjà à quoi s'attendre, et pour cause : cela ferait bientôt quatre ans qu'il se ferait rabâcher les oreilles de la même chose. Il ne faut pas faire de la magie devant les moldus, c'est pas bien ! Alors qu'il n'avait pas atteint la moitié du couloir, le blondinet soupira. Il ne faut pas mélanger les ingrédients n'importe comment dans une potions, ce pourrait être dangereux ! Un nouveau soupir. En milieu moldu, ne pas utiliser des termes propres à notre monde, on pourrait vous entendre ! Leo était sur le point de volontairement s'enfoncer la tête dans un mur. Si vous croisez un centaure, saluez-le et partez aussi vite que vous pouvez sans en avoir l'air ! Il ne faut jamais pénétrer leur territoire !

*Ce conseil là pourrait aussi bien s'appliquer à toi, vieille vipère...* pensait le Bleu et Bronze en passant la porte, torse protubérant s'apprêtant à pousser un long soupir. Il se contenta d'un simple signe de tête en direction de Madame Hornick avant d'aller s'asseoir.

Comme prévu, le cours fut d'un ennui total. Décrochant une première fois, Leo fut violemment sorti de ses rêveries par une longue baguette de bois frappant sa table. Il sursauta si fort qu'il se cogna les genoux, et que tout le reste de la classe fut pris d'un fou-rire qui fut aussitôt calmé par le professeur.

- La prochaine fois, ce sera votre dos, MacLeod !

Et effectivement, ce fut le cas, pas moins d'une dizaine de minutes plus tard. Il réussit à réprimer un cri de surprise et de douleur, et essaya tant bien que mal de se maintenir éveillé. Mais comment faisaient les autres pour suivre un contenu de cours aussi soporifique ? La réponse ne tarda pas à tomber, sur la main d'un pauvre élève de Gryffondor, affalé sur un coude, l'autre bras pendant nonchalamment le long de sa table. Ainsi étaient rythmés les cours théoriques de Mrs Hornick.

Le dernier soupir de Leo en fut un de soulagement, lorsque la fin du cours fut annoncée. Les yeux de glace du professeur transpercèrent le jeune garçon, l'avisant de ne pas faire le moindre geste brusque en direction de la sortie. Après avoir été menacé d'une série de retenues si son comportement ne s'améliorait pas cette année, puis salué poliment l'enseignante, le Serdaigle prit tranquillement la direction du couloir, déjà blasé alors que l'année ne faisait que commencer.